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mercredi 25 mai 2016

Affaire « troisième mandat » : Aboubacar Sylla met les pieds dans le plat…

Des opposants guinéensS’exprimant devant la presse, le président de la République Alpha Condé a, selon les observateurs, entretenu un « flou » sur le sujet portant sur son troisième mandat. Interpellé sur cette question, le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla n’est pas passé par quatre chemins. « Nous ne sommes pas surpris de cette déclaration ambigüe d’Alpha Condé. Mais, il faut que les partis politiques et la société civile se donnent la main pour que notre constitution ne soit pas tripatouillée.» Dans son explication, le député Aboubacar Sylla laisse entendre que s’il s’agissait d’une modification de la constitution guinéenne, l’organe en charge des élections et des référendums est déjà acquis à la cause du pouvoir. C’est pourquoi, il interpelle les Guinéens à se lever pour empêcher tout éventuel amendement de la constitution guinéenne. « D’abord, nous avons une CENI que nous contestons pour sa non-impartialité, elle est complètement acquise à la cause du pouvoir. Nous avons encore à côté, un fichier qui ne reflète pas la réalité du corps électoral guinéen, il favorise les fiefs du pouvoir. Cela veut dire que les jours à venir, si un référendum était organisé pour amender cette constitution et c’est cette même CENI qui a le mandat d’organiser ce référendum, il y a fort à parier que ce qu’elle a fait lors des élections… il n’y a pas de raison qu’elle ne le fasse pas pour le référendum », a-t-il fustigé. Avant d’insister qu’il est temps que le peuple de Guinée se lève. « C’est maintenant que les républicains et les démocrates doivent se lever pour empêcher le processus qui est en train de s’enclencher jusqu’à l’amendement constitutionnel qui peut nous amener à des circonstances du Burkina et aussi à des situations contraires d’autres pays où on a réussi à faire sauter le verrou constitutionnel, où le président s’est maintenu pour plusieurs mandats comme le Burundi, le Cameroun et le Congo (… ) Donc, les Guinéens doivent se lever maintenant. Car, c’est une situation potentiellement implosive que nous n’accepterons jamais qu’on déverrouille le nombre de mandats présidentiels pour qu’on fasse en sorte que nous ayons un troisième président à vie où alors qui quittera quand il voudra en mettant en place son fils ou quelqu’un d’autre qui lui est entièrement inféodé », a-t-il fait savoir. Pour le président de l’UFC, les actes d’Alpha Condé laissent entendre qu’il n’a pas envie de se limiter à deux mandats. « Quand on voit la manière dont le pays est géré et le laxisme qui caractérise la gestion des affaires publiques, quand on voit comment le président fait du compagnonnage avec certaines personnes et comment les marchés sont attribués et les lobbies qui sont en train d’être constitués, certainement pour soutenir cette candidature, au moment venu, d’une personne qui sera adorée par Alpha Condé. La façon de domestiquer toutes les institutions institutionnelles dans ce pays nous amène à penser qu’Alpha Condé n’est pas en fin de son deuxième mandat. Sinon, il aurait tout fait pour crédibiliser nos institutions afin de laisser une trace mais, on se rend compte que tout ce qui est fait jusque maintenant, c’est pour pérenniser son régime et nous ne sommes pas surpris de cette déclaration ambigüe », a expliqué Aboubacar Sylla qui était ce lundi l’invité d’une radio privée de la place.

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