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mardi 19 avril 2016

Mort d'opposants en Gambie: le ministre de l'Information n'a "aucun indice

Le ministre Sheriff Bojang.
Le ministre gambien de l'Information a affirmé lundi à l'AFP n'avoir "aucun indice" sur la mort en détention d'opposants, mais a appelé à "veiller jalousement à la tranquillité et à la stabilité" du pays.
Interrogé sur la mort d'un responsable du parti d'opposition United Democratic Party (Parti démocratique uni, UDP), Solo Sandeng, arrêté jeudi lors d'une manifestation, ainsi que l'éventuel décès de camarades interpellés avec lui, le ministre Sheriff Bojang a déclaré ne disposer d'"aucun indice".
"Nous avons des lois, selon lesquelles avant de vous lancer là-dedans (une manifestation, NDLR) vous devez obtenir une autorisation de la police et cela n'a pas été fait en l'occurrence et ils ont été dispersés et arrêtés. C'est tout ce que je sais", a-t-il indiqué, assurant que les rassemblements de l'UDP étaient généralement permis.
"Mais ce qui est important, c'est que nous avons la paix dans ce pays et personne ne sera autorisé à la mettre en péril", a ajouté le ministre.
"Nous devrions tous veiller jalousement à la tranquillité et à la stabilité du pays. La Gambie ne se laissera pas transformer en Etat anarchique", a-t-il poursuivi.
La police anti-émeute était déployée en force lundi dans le quartier le plus commerçant de Banjul, la capitale, après des appels d'organisations de jeunes à manifester contre la répression des rassemblements de la semaine dernière.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé dimanche la Gambie à mener une enquête approfondie sur les morts en détention de Solo Sandeng et de deux autres opposants.
Le chef de l'UDP, Ousainou Darboe avait confirmé à l'AFP samedi, avant d'être arrêté à son tour, le décès de Solo Sandeng, ajoutant que deux femmes détenues étaient dans le coma.
La manifestation de jeudi s'est déroulée alors que le président Yahya Jammeh se trouvait en Turquie pour le sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).
Parvenu au pouvoir par un coup d'Etat sans effusion de sang en 1994 puis élu en 1996, et réélu tous les cinq ans depuis, M. Jammeh dirige d'une main de fer la Gambie, petit Etat anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique.
Il été investi en février candidat de son parti, l'Alliance pour la réorientation et la construction patriotique (APRC) pour briguer un cinquième mandat lors de la présidentielle de décembre.
Le régime de Yahya Jammeh est accusé par des ONG et le département d'Etat américain de disparitions forcées, harcèlement de la presse et des défenseurs des droits de l'homme, accusations qu'il a régulièrement rejetées.

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