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mercredi 20 avril 2016

Manifestations d’élèves à Logobou : Attention à la dérive sur les symboles de la Patrie

Profanation du drapeau national. C’est le triste et irritant spectacle qu’a rapporté l’Agence d’information du Burkina (AIB) de la crise née entre élèves et professeurs du collège d’enseignement général de Nagaré (Logobou) jeudi dernier où, après avoir saccagé biens matériels, les apprenants s’en sont pris au drapeau national qu’ils ont déchiré. Une information qui a choqué plus d’un Burkinabè. Et certainement que les aînés de la période de la Révolution auraient pu mieux exprimer le degré du choc qu’ils ont pu ressentir ; eux qui ne supportaient pas de voir quelqu’un faire un pas de plus pendant la montée des couleurs !


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Manifestations d’élèves à Logobou : Attention à la dérive sur les symboles de la PatrieSur les causes profondes d’un tel mépris à ciel ouvert du symbole national, chacun y va de ses analyses. Si certains Burkinabè croient savoir que l’éducation peut être la principale cause d’un tel effritement social, une autre opinion s’insurge : ’’l’Assemblée nationale a été incendiée avec tous les symboles de l’Etat, non ! Pourquoi devrait-on s’étonner que les enfants en fassent autant ?’’. Au-delà des perceptions, l’urgence aujourd’hui, c’est que l’Etat mette fin aux dérives pendant qu’il est temps. Il faut que l’autorité commence, ici et maintenant, à imposer aux Burkinabè le respect dû à l’Etat. Il y a des valeurs communes avec lesquelles on ne badine pas. Sous aucun prétexte. Et les symboles de l’Etat en font partie. Pour la simple raison qu’elles (ces valeurs) constituent un repère, et même les bases de fixation auxquelles le pays s’identifie tant sur le plan interne qu’externe.
Les symboles de l’Etat ont pour vocation de stimuler l’esprit de patriotisme et le désir ardent d’appartenir à un pays, que l’on doit défendre au prix du sang, contre tout acte de profanation. Pour cela, les symboles exigent à tout citoyen, une allégeance personnelle et collective. La protection des valeurs intrinsèques est non négociable et l’outrage à l’Etat ne saurait, de ce fait, être un jeu de gloire pour des individus en quête d’inspiration. Peu importe donc que ces élèves de Logobou se soient mépris sur le sens qu’ils voulaient donner à leur geste en s’en prenant ainsi au drapeau ! Il faut situer les responsabilités sur cette affaire et faire comprendre à ces ‘’rebelles’’ que, pour que chacun ait le droit de revendiquer et de manifester son existence en tant que citoyen burkinabè, il faut bien que l’Etat, lui-même, existe d’abord. Donc, construire l’Etat est un impératif pour tous car, c’est la condition sine qua non de l’expression libre de chacun.
L’autorité a le choix …
Aucun mouvement d’humeur ne peut justifier que l’on s’érige ainsi contre sa propre Patrie. Et pour ces élèves qui, non contents d’avoir foulé au pied de la lettre, le système éducatif, ont déchiré le drapeau, la sanction devra servir d’exemple.
Lors de son investiture, le Président du Faso a promis faire de la restauration de l’autorité de l’Etat, une priorité ; « construire une nation digne et respectée ». L’équipe de Roch Kaboré est attendue sur cette expression achevée de l’incivisme à Logobou. Agir pour donner le ton de la fin de ce genre de dérives ou jouer à la politique de l’autruche pour ensuite faire face à sa propre inconséquence. ‘’La quasi-absence’’ de textes sur ces cas d’outrage ne doit en aucun cas justifier une impunité. ‘’La loi n’est pas claire en la circonstance. (…).Le code pénal n’est pas explicite sur la question. Seul le code de justice militaire en parle. Le code pénal n’en fait pas cas clairement, quand bien même c’est un acte suffisamment grave ‘’, explore un procureur du Faso pour qui, il y a cependant à sanctionner par le jeu d’interprétation de textes existants. Ce qui interpelle du coup la VIIème législature sur la diligence à se pencher clairement sur cette question d’outrage au symbole national.

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