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mercredi 16 mars 2016

Gambie: les services de renseignement pas impliqués dans la mort en détention d'un syndicaliste

Prison de Banjul Le décès en février d'un syndicaliste gambien qui était détenu à Banjul est dû à des raisons médicales et non à des tortures des services de renseignement, a affirmé le ministre de l'Information à l'AFP, réagissant aux inquiétudes d'une organisation syndicale internationale. La Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF), basée à Londres, avait invité fin février le chef de l'Etat gambien Yahya Jammeh à faire la lumière sur la mort en détention, le 21 février, de Sheriff Diba, chef du Syndicat national de contrôle des transports de Gambie (GNTCA), affilié à l'ITF. Selon l'ITF, Sheriff Diba avait été arrêté en même temps que huit autres responsables syndicaux, à des dates non précisées, après avoir réclamé du président Jammeh une baisse des prix du carburant. M. Diba est décédé dans une clinique près de Banjul après, "selon certaines informations, avoir été maltraité et torturé alors qu'il était entre les mains de la NIA", l'Agence nationale de renseignement, avait écrit l'ITF dans une lettre au président Jammeh datée du 26 février. Ces allégations ont été rejetées par le ministre de l'Information, Sheriff Bojang, dans un entretien avec un journaliste de l'AFP à Banjul, la première réaction officielle sur le sujet depuis la révélation de la lettre de l'ITF. Sheriff Diba et les autres responsables du GNTCA "n'ont jamais été arrêtés, ni détenus, à aucun moment, par la NIA", a déclaré le ministre. "Ils étaient détenus dans un commissariat de police, et n'ont jamais été écroués à Mile Two", la prison principale de la capitale, "et durant leur détention, ils n'ont jamais été battus, ni torturés", a affirmé M. Bojang. Selon lui, M. Diba est tombé malade durant sa garde à vue et "diagnostiqué comme souffrant d'une forme compliquée de paludisme et d'hypertension", mais a été libéré le 20 février, puis est décédé le lendemain, après que son état de santé a empiré. Une autopsie effectuée le 23 février a révélé qu'il souffrait également d'une maladie cardiaque, de diabète et avait des problèmes aux poumons et au foie, il n'y a eu "aucune preuve de blessure externe ou interne", a dit le ministre. Des organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement les violations de libertés individuelles et collectives en Gambie, pays anglophone d'Afrique de l'Ouest que dirige Yahya Jammeh d'une main de fer depuis 1994.

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