mercredi 2 mars 2016
Blocus de la transgambienne :les consequences du contournement
Les conséquences du blocus de la transgambienne commencent à se faire sentir.Une semaine après l’effectivité du blocus aux frontières avec la Gambie, les transporteurs et chauffeurs sénégalais maintiennent toujours le cap du contournement, même s’ils sollicitent des mesures d’accompagnement. Toutefois, du côté des usagers de la trangambienne, les conséquences de la fermeture des frontières commencent à se faire sentir dans les poches aussi bien des passagers que des transporteurs qui ont revu les tarifs du transport à la hausse. L’autre conséquence directe de ce blocus, c’est le rush sur les bateaux assurant la desserte Dakar-Ziguinchor. Sud Quotidien fait le point dans les différentes gares routières à Dakar, Kaolack, Ziguinchor et Kolda. Un carnet de voyage Dakar-Sédhiou, via Tambacounda, sera diffusé vendredi. KAOLACK : Les chauffeurs prêts à annuler le transit par la Gambie Bientôt une semaine après son effectivité, les chauffeurs et transporteurs sénégalais maintiennent toujours le blocus sur les différents axes de la transgambienne. Mais malgré les difficultés auxquelles ils sont confrontés ces cinq (5) dernières jours, la plupart des chauffeurs et transporteurs interrogés, pensent qu’il est temps que l’Etat du Sénégal annule la voie transitant par la Gambie et ouvre celles du contournement en passant soit par Tambacounda, Kolda ou Nganda. Lundi 22 février, à la gare routière «Nioro» de Kaolack, le décor était celui de tous les jours, en apparence. Les véhicules en partance vers le pays de Yahya Jammeh, comme d’habitude étaient bien stationnés dans cette grande aire bitumée et attendaient sans cesse l’arrivée des clients à destination de cet Etat et même plus loin, le Sud du Sénégal. Les petits commerçants ambulants, tout comme les spéculateurs fixes et autres tabliers poursuivaient encore leurs activités de routine. Certains discutaient avec des clients, d’autres attendaient impatiemment les voyageurs désireux se payer un cadeau, petit jouet, quelques biscuits, du pain ou même un sachet d’oranges pour les enfants laissés à la maison. Malgré cette canicule qui venait fraichement de mettre un terme aux trois journées de fraicheur vécue dans la capitale du Saloum vendredi, samedi et dimanche, le tableau (espace) réservé aux véhicules à destination de poste Keur Ayip ne désemplissait pas. Le chef de garage Pape Niang que nous avons pu rencontrer dans ce local nous apprend que tout se passe bien malgré le blocus. «Nous poursuivons inlassablement nos activités. Les chauffeurs, une fois arrivés à Keur Ayip, font descendre les clients sans franchir la frontière. C’est de-là qu’ils sont ensuite transportés en territoire gambien soit par des taxis-autos, soit par des vélos-taxis moyennant la modique somme de 500 F Cfa» à 1000 F Cfa, c’est selon jusqu’au bac de Farafenni. Au tableau Foundiougne, Passy, Sokone et Karang, c’est aussi le même climat qui s’est offert à nous, à notre arrivée, sauf que dans cette partie de la gare routière «Nioro», le chef de garage Aboubacar Niang n’a pas voulu s’avancer sur beaucoup de choses. Toutefois, il confie: «nous sommes chauffeurs, notre métier consiste à conduire des véhicules. Depuis le blocage de la frontière, on nous a demandé de limiter nos activités à la gare routière de Karang. Nous ne nous sommes jamais opposés à cela et nous avons suivi le mot d’ordre. Bientôt une semaine, nous conduisons les clients jusqu’à la gare routière de Karang. Et, une fois à destination, nous faisons descendre tout le monde». A LA PISTE DE ZIGUINCHOR, LES VEHICULES SONT CONTRAINTS AU CONTOURNEMENT Jusqu’aux environs de 11h lundi dernier, à la piste de Ziguinchor de la gare routière «Nioro» de Kaolack, rabatteurs («coxeurs») et chauffeurs attendaient sans cesse le départ du 3ème car en partance pour cette région du Sud du pays. Pape Ismaïla Ndiaye, secrétaire administratif du Regroupement des chauffeurs de cette gare routière, qui officie en même temps comme coxeur dans ce carré, nous apprend que le dernier véhicule qui a quitté Kaolack lundi aux environs de 16h est déjà arrivé à destination (Ziguinchor) depuis 7h du matin. A l’en croire, ce véhicule pouvait même arriver plutôt que prévu s’il n’avait pas connu quelques arrêts techniques. Ainsi, moyennant 13.000 F Cfa, le ticket pour le transport des clients se rendant à Ziguinchor, et 10.000 F Cfa pour ceux qui descendent à Kolda, les chauffeurs de taxis-brousses (sept (7) places) assurent à leurs passagers le trajet, passant par Tamba, Kolda avant de rallier Ziguinchor. Soit une distance de 705 kms par voie normale ou 698 kms pour les véhicules transitant par Tanaff. CONTOURNEMENT: LE TRACE DES CHAUFFEURS POUR ECONOMISER 300 KMS Ces chauffeurs et transporteurs en opération sur la piste de Ziguinchor ont toutefois réitéré leurs accusations à l’endroit de l’Etat qu’ils prennent pour principal responsable de cette situation. En marge des négociations répétées entre le Sénégal et la Gambie et les multiples échecs enregistrés dans la bonne marche du système de transport terrestre entre les deux pays, ils estiment en effet que l’Etat devait relativement penser à la réalisation des autres voies de contournement depuis longtemps. Mieux, ils restent également convaincus que l’Etat doit associer, à la réalisation de ce projet, les bénéficiaires qui ne sont autres que les chauffeurs.
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