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vendredi 5 février 2016

Situation nationale : Le ministre d’Etat, Simon Compaoré, à cœur ouvert

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration du territoire et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré était face à la presse dans la matinée de ce jeudi, 4 février 2016. Au menu : les missions dédiées à son département.

Situation nationale : Le ministre d’Etat, Simon Compaoré, à cœur ouvert !  Ce premier contact avec la presse a permis au ministre de décliner les défis de son ministère et de donner, par la même occasion, satisfaction à certaines préoccupations relatives surtout à la sécurité, sujet en vogue depuis les attaques du 15 janvier dernier. Et sur ce volet sécurité, le ministre en charge de la sécurité, Simon Compaoré, se veut rassurant : l’Etat a pris ses responsabilités. Cela est, perçoit-il, d’autant impératif que la sécurité des personnes et Biens est une condition sine qua non pour la relance des activités économiques. Tout en dressant une vue d’ensemble du dispositif sécuritaire mis en place sur l’ensemble du territoire, le ministre d’Etat reste convaincu que si la sécurité nécessite beaucoup de moyens, des hommes, de l’argent et du matériel, l’expérience a aussi montré que l’efficacité de toute la structure repose sur les renseignements. « Dans ce domaine, nous nous attèlerons au renforcement des capacités opérationnelles de nos Forces, ce qui passera nécessairement par la mise en œuvre de mesures permettant une adaptation des hommes et du matériel en fonction de l’évolution de la menace », rassure-t-il.
Dans la dynamique sécuritaire qui s’impose au pays, les populations sont un ‘’maillon important’’ et les « comités de vigilance » autour desquels elles sont organisées commencent déjà, selon M. Compaoré, à produire des résultats probants. « Désormais, la sécurité du territoire incombe à chaque Burkinabè où qu’il se trouve ; n’hésitez donc pas à remonter toute information susceptible d’éclairer les Forces de défense et de sécurité par le canal des numéros verts disponibles ou en utilisant les ressorts de l’administration », a appelé le ministre d’Etat, ministre de l’Administration du territoire et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré.
Cependant, relève-t-il, pour éviter toute dérive, ces comités de vigilance seront soumis à un encadrement. Abordant par ricochet le cas de l’association « KOGLE WEOGO », il a informé de la tenue de rencontres pour harmoniser les vues afin d’éviter que ce genre d’initiatives ne produisent l’effet inverse. Pour cela, explique-t-il, ces structures doivent avoir une reconnaissance légale, leur conférant des droits et les soumettant à des obligations. « Ce sont des initiatives qui, à l’heure où nous parlons, sont intéressantes. Mais, ce sont des initiatives qu’il faut canaliser ; former, contrôler, suivre, etc. ».
Le ministre a une fois de plus, saisi l’occasion pour faire une mention aux Forces de défense et de sécurité, déployées partout sur l’ensemble du territoire national et dans des conditions difficiles. « Des militaires qui sont dans les frontières, qui patrouillent tous les jours que Dieu fait, avec les moyens de bord. (…). Ils travaillent dans des situations extrêmement difficiles », félicite-t-il avant de mettre en exergue, la volonté et la détermination de ces hommes et femmes de tenue à faire face aux défis.
La restauration de l’autorité de l’Etat
La sécurité n’as pas occulté les autres missions dédiées à son département et pour Simon Compaoré, un autre défi est la restauration de l’autorité de l’Etat face à l’incivisme généralisé et à la défiance de certaines populations. Un incivisme constaté à tous les niveaux : de la cellule familiale à la rue, en passant par les écoles et les lieux de travail. C’est pourquoi, estime-t-il que le retour de la discipline et du civisme est une œuvre de longue haleine à laquelle chacun doit prendre part. « Information et sensibilisation seront nos principales actions à ce niveau mais, in fine, force doit rester à la loi », prévient Simon Compaoré.
La récurrence des conflits communautaires
Pour le ministre en charge de l’administration du territoire, la résolution des conflits communautaires, la tranquillité est la base de tout. De ce fait, il faut que les élus locaux et les représentants de l’Etat, avec l’appui des personnes ressources locales (religieux, coutumiers, etc.) renforcent le contact avec les populations. Cela pourrait faciliter le dialogue et les concertions entre les parties en cas de couacs. « C’est souvent de mésententes qui sont érigées en des obstacles. C’est une question d’approche ; si vous êtes tout le temps enfermé dans votre bureau, vous ne sortez jamais, on ne vous connaît pas, ça pose problème … », s’est-il adressé aux représentants de l’Etat dans les localités. Il faut donc se donner toutes les chances d’éviter ces conflits. Si malgré ces efforts, survient un conflit, la loi s’appliquera.
Le renforcement de la décentralisation…
Le volet lié à la décentralisation était également en ligne de mire et pour le ministre, c’est un « levier incontestable du développement de nos communautés à la base » et un travail se mènera d’abord via les délégations spéciales en attendant l’effectivité des Conseils municipaux à l’issue des élections municipales du 22 mai prochain. Les attentes des populations à la base étant nombreuses, il faut doter diligemment les communes d’exécutif (conseils municipaux). Sur cette question de la décentralisation, les défis sont : la formulation de nouveaux référentiels stratégiques de la décentralisation (le cadre stratégique de la mise en œuvre de la décentralisation ayant pris fin en 2015), la poursuite des transferts de ressources et de compétences de l’Etat vers les collectivités, la promotion de la gouvernance locale participative et la réussite des élections municipales du 22 mai prochain qui va permettre de doter les communes de conseils.
La rumeur sur les « fruits empoisonnés … »
Sur cette question, le ministre a rassuré qu’il a personnellement saisi son homologue du commerce à cet effet pour un démenti. De l’avis de Simon Compaoré, cette ‘’affaire’’ peut relever aussi d’une stratégie visant à ‘’tuer’’ l’économie et partant, à déstabiliser le pouvoir. Et le message en cause est ainsi libellé : « Salut, urgence, ne mangez plus les carottes, les pommes, les pastèques et autres fruits venant du nord. Apparemment, la secte Boko Haram a envoyé plus de 57 mille pommes déjà empoisonnées avec des produits chimiques en destination du sud-ouest et du littoral pour vendre. S’il te plaît, informe le plus grand nombre de personnes possibles. Info venant de la Police ». Les responsables de la sécurité soulignent que le message ne provient pas de la Police burkinabè. Ensuite, ils font remarquer qu’il n’y a pas de « littoral » au Burkina. En conclusion, ce serait un message d’un autre pays, transformé et mis en circulation par « des gens » au Burkina à d’autres intentions. « C’est simplement de la désinformation », soutient Simon Compaoré, lançant un appel aux populations à garder leur habitude alimentaire.
Oumar L. OUEDRAOGO

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