L'Union Europ&enne boycotte les élections du 20 mars

N'en déplaise à l'Union Européenne qui a décidé de ne pas envoyer d'observateurs lors de l'élection présidentielle du 20 mars prochain tout indique aujourd'hui que nombreuses seront les institutions de la communauté internationale qui seront présentes sur le terrain le jour du vote afin de vérifier que celui-ci se déroule dans des conditions conformes aux principes de l'Etat de droit. Et cela se comprend aisément dans la mesure où le Congo est perçu comme le pays le plus stable de la sous-région d'Afrique centrale, a conduit dans la paix les réformes nécessaires de sa propre gouvernance au cours des quinze dernières années, joue un rôle important dans la gestion des crises qui déstabilisent cette partie du monde.

Que les représentants de l'Union Européenne commettent une lourde erreur en faisant leurs, sans bien sûr les vérifier à bonne source, les critiques de la fraction la plus radicale de l'opposition congolaise ne fait aucun doute, à nos yeux en tout cas. Autant, en effet, leur position aurait été perçue comme crédible si elle avait été prise à l'issue d'une observation attentive de ce qui se passait sur le terrain avant et pendant le vote, autant elle apparait dénuée de fondement dès lors qu'elle s'en tient à des déclarations et non à des réalités. Fruit, semble-t-il, d'une âpre bataille interne au sein de la représentation de l'Union à Brazzaville cette attitude ne contribuera évidemment pas à améliorer le jugement que les Congolais portent sur la "machine" européenne.

Ceci étant dit l'erreur ainsi commise, au delà de l'amertume qu'elle provoque à juste titre chez certains, doit inciter les autorités de la République et la société civile à redoubler d'efforts afin que le scrutin du 20 mars se déroule dans les meilleures conditions possibles. Prouver sur le terrain que les critiques émises par les représentants locaux des autorités de Bruxelles relevaient du phantasme et que les citoyens congolais ont pu se prononcer le jour du vote sans contrainte, en toute liberté, constitue la meilleure des réponses que nous pouvons apporter à ceux qui tentent, de l'extérieur, de perturber la préparation et le déroulement du scrutin.

Plus que jamais la nation congolaise doit se mobiliser afin de prouver au reste du monde qu'elle est mature.