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lundi 15 février 2016

Le Cap Vert solaire de Mariana Ramos

Sur la pochette, un salon de coiffure, au centre duquel elle prend la pose et chante, bigoudis dressés sur la tête, entourée de ses musiciens et de barbiers. Nonchalance capverdienne du côté de l’île Santo Antão. Elle est comme ça Mariana Ramos : simple, authentique, un brin espiègle. Au fond du salon, trône un portrait de Stromaë, devenu une star au Cap-Vert depuis qu’il a consacré un de ses titres à Cesaria Evora. A l’image de la diva aux pieds nus, Mariana Ramos, née au Sénégal mais qui a grandi dans l’archipel, prodigue l’humilité et l’amour qu’elle voue à son petit pays. Et si elle vit aujourd’hui en France, elle semble plus que jamais vénérer son pays natal. Quinta, son cinquième album, a été enregistré là-bas, conviant le fleuron des musiciens et compositeurs capverdiens : le guitariste Bau et le saxophoniste Totinho, les compositeurs Teofilo Chantre, Jorge Humberto et le mythique poète B.Leza, enfin le grand Toy Vieira, directeur artistique de Quinta. Des jeunes talents, comme le compositeur Jorge Tavares, apportent aussi leur contribution et Manu Dibango vient faire une petite escapade sur un titre. Armée de cette belle garde musicale, la chanteuse a commis treize titres acoustiques délicieux pour y convoquer l’âme capverdienne, tantôt mélancolique, tantôt fringante, toujours juste dans l’expression si bouleversante de cette sodadeintranquille. Des mornas alanguies aux coladeiras ou au batuque enlevés, en passant par des mazurkas ou des sambas bien trempées, Mariana Ramos nous embarque dans la diversité des sentiments. Elle évoque l’amour, l’exil, les mères délaissées piliers des enfants, l’artisan de l’indépendance capverdienne, Amilcar Cabral. Le tout sans emphase, avec délicatesse et maturité. Apaisante et fougueuse à la fois. 

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