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jeudi 18 février 2016

Gambie - Violation des droits humains et de la démocratie : Jammeh cloué encore au pilori

La situation des droits humains et de la démocratie en Gambie a fait l’objet d’une conférence de presse, hier, au siège de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho). L’opposant au régime de Yahya Jammeh, Umar Amadu Jallo, président de People progressif party (Ppp) et les droits de «l’hommiste» sénégalais optent pour l’«intensification» de la lutte pour pousser Jammeh à desserrer l’étau.
Il est le visage des «victimes» de la «répression aveugle» du Président gambien : en 21 ans, Umar Amadu Jallo a été arrêté par le régime de Yahya Jammeh «22 fois». Malgré cette répression, l’opposant gambien, plus connu sous le nom d’«Od» est plus que jamais déterminé à combattre celui qui a renversé son leader Dawda Jawara, le 22 juillet 1994.  A quel prix ? 
Le chef du parti People progressif party (Ppp), qui a fait face à la presse hier, n’a pas mis de gants pour décrier le comportement du Président gambien et de son régime coupables de «torture» et de «violation des droits de l’Homme». Durant ces différentes arrestations, il dit avoir subi des «traitements inhumains, torturé jusqu’à perdre l’usage de son œil gauche». L’opposant a dressé un tableau pas reluisant de la situation de son pays sous le régime de Jammeh à la veille du 51éme anniversaire de l’accession de Banjul à la souveraineté internationale : Il dénonce la politique des médias publics qui censurent les opposants alors que l’accès à l’information est garanti par la Constitution. Les nombreuses exécutions, arrestations de politiciens, journalistes, imams, souvent suivies de disparitions «inquiétantes» ont été aussi rappelées.  Le leader du Ppp a fait face aux journalistes au siège de la Raddho sur la situation des droits humains et de la démocratie en Gambie en présence d’autres «exilés» qui ont quitté leur pays par «crainte».
Khady Diallo, Chargée de programme à Article 19, a affiché ses «inquiétudes» par rapport à la révision de la loi électorale avec le renouvellement des cartes d’électeurs : «Maintenant, le re­nou­vellement est soumis à des frais de 100 dalasi. Pour quelqu’un qui a perdu sa carte, pour quelqu’un qui doit renouveler sa carte d’électeur, pour une quelconque raison, il doit payer cette somme. Et cela va jouer sur la participation des gens.» Umar Amadu Jallo a révélé que pour former un parti politique, il faut dégager la somme de 1 million de dalasi, 500 mille dalasi pour se présenter à une élection présidentielle. 
Par ailleurs, la Raddho, la Lsdh et Article 19 ont indiqué que les droits de l’Homme ne sont pas respectés en Gambie : cette situation traumatise les populations gambiennes désarmées face à ce régime «dictatorial». Alassane Seck, secrétaire exécutif de la Ligue sénégalaise des droits humains confirme : «Le Haut commissariat aux droits de l’Homme qui est allé récemment en Gambie pour enquêter sur les détentions arbitraires, n’a pas pu accéder aux prisons.» Selon Aboubacry Mbodji, secrétaire général de la Raddho, «il faut intensifier la lutte sur le plan régional, africain, international. Cette lutte nous l’avons toujours menée, mais il ne faut jamais se décourager». 

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