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jeudi 14 janvier 2016

Gouvernement Paul Thiéba : Le « Glaive » de la défense reste à Kosyam et Simon Compaoré « seul » ministre d’Etat

Lors de la conférence de presse animée par le Premier Ministre Paul Kaba Thiéba mercredi 13 janvier 2016 sur la formation du nouveau gouvernement, les journalistes n’ont pas été avares en questions. Nous retiendrons toutefois dans le présent article trois grandes questions notamment celles du portefeuille ministériel de la Défense et des anciens combattants qui reste aux mains du président du Faso, du titre « Ministre d’Etat » de Simon Compaoré et enfin la question du « retour » de deux rescapés de la transition dans le navire Thiéba.
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Gouvernement Paul Thiéba : Le « Glaive » de la défense reste à Kosyam et Simon Compaoré « seul » ministre d’EtatIl est désormais coutume de voir des Chefs d’Etat détenir le « sensible  » portefeuille de la Défense. Après la mutinerie de 2011, Blaise Compaoré, alors président du Faso, s’était emparé de ce ministère sans doute pour mieux surveiller ses arrières. Du côté de la lagune Ebrié, Alassane Dramane Ouattara a emboité le même pas. Sous la transition, à la suite de la crise entre le Premier ministre Yacouba Isaac Zida et l’ex Régiment de sécurité présidentielle, le président Michel Kafando avait pris les rênes de la Défense et procédé à un léger remaniement ministériel.
« Il n’y a aucun malaise au sein de l’armée »
Avec la formation du tout premier gouvernement de Paul Kaba Thiéba, le gouvernail du ministère ne quittera pas Kosyam puisque Roch Marc Christian Kaboré (RMCK) en a décidé ainsi. A la question de savoir pourquoi cette décision, Paul Kaba Thiéba, lors de son point de presse animé ce mercredi 13 janvier, répond que les trois ministères que sont la défense, la justice et les Affaires étrangères font partie des fonctions régaliennes du Chef de l’Etat. « Si le Chef de l’Etat estime qu’à un moment donné de l’histoire de notre pays, il est important pour lui d’avoir le contrôle de ce ministère-là pour imprimer sa vision, c’est son droit », a-t-il rappelé avant de rassurer la presse qu’il n’y avait aucun « malaise au sein de l’armée ».
Simon Compaoré, ministre d’Etat
Les Burkinabè qui avaient déploré son départ du gouvernement Zida pronostiquaient déjà son retour au sein du gouvernement Thiéba. Ce n’est pas le cas. Le Colonel Auguste-Denise Barry surnommé le « détecteur de putsch », ne signera pas son retour au poste du « Tout-Puissant » ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure. Cette fonction échoit désormais au troisième membre du trio RSS, c’est-à-dire Simon Compaoré. Il est le seul ministre d’Etat de ce premier gouvernement Thiéba. Pourquoi ? Paul Kaba justifie ce choix par le fait de « l’expérience et des acquis dans l’administration » de l’ancien bourgmestre de la ville de Ouagadougou. Et même si cette question est d’ordre protocolaire, le Chef du gouvernement a tenu à préciser que « cela n’apporte pas plus de droit à l’intéressé qu’aux autres ministres ».
Les rescapés de la Transition
Dans ce nouveau gouvernement, figurent deux rescapés de la Transition à savoir Bessolé René Bagoro, l’ex-ministre de l’habitat et de l’urbanisme et Filiga Michel Sawadogo du ministère des enseignements secondaire et supérieur. Si le second a gardé son portefeuille ministériel débarrassé de l’enseignement secondaire mais renforcé par désormais avec la recherche scientifique et l’innovation, le premier, lui, a rejoint ce que l’on pourrait appeler son « biotope ». Juriste de profession, il ne pouvait espérer mieux que le ministère de la justice, des droits humains, de la promotion civique, Garde des Sceaux. En guise de réponse à ceux qui s’étonnent de la présence de ces deux ministres dans l’équipe, Paul Thiéba va droit au but : « Arrêtons de diaboliser les gens. Qu’est-ce que la personne a posé comme acte qui soit répréhensible. Si c’est le cas, on en tient compte mais s’il n’y a aucun grief contre la personne, pourquoi supprimer son talent, son expérience (…) on a besoin de rassembler tous les patriotes pour construire ce pays ».
Herman Frédéric BASSOLE

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