Ce n’est pas pour dire que c’est acté, mais d’après les mêmes spéculations relayées par la radio-trottoir qu’il vaut mieux toujours prendre avec des pincettes, il se pourrait que l’ancien ministre Martin Mberi soit l’homme de la situation. Pour plusieurs raisons : le Premier ministre dont a besoin le président Denis Sassou N’Guesso pour le moment doit être une personnalié capable de transcender les clivages partisans et en mesure de parler avec franchise aux camps qui s’affrontent depuis plusieurs mois autour des questions de référendum et de gouvernance électorale.
L’avantage qu’à Martin Mberi tient au fait qu’il n’est pas à la tête d’une association ou d’une formation politique quelconque. Il est donc libre de ses choix et ne devrait pas subir la pression de sa famille politique pour décider ce qu’il fera. Il a eu la constance, depuis le lancement du débat sur la réforme des institutions, de dire qu’il n’a pas lieu pour le Congo de tomber dans les violences pour réviser sa loi fondamentale ou même la changer.
Invité aux consultations présidentielles, il n’avait pas décliné l’offre estimant que le dialogue est la meilleure chose qui soit pour les enfants d’un même pays, lorsqu’ils doivent se prononcer sur l’avenir de celui-ci. Ancien pilier de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale très en vue sous le régime du président Pascal Lissouba, entre 1992 et 1997 comme ministre, Martin Mberi a occupé les fonctions du même rang dans deux gouvernements du président Denis Sassou N’Guesso entre 1997 et 1999.
Crédité d’une longue amitié avec le chef de l’État, il peut, dans le moment présent où les tensions ne manquent pas au sein de la classe politique, user de son franc-parler pour replacer le débat politique au cœur de l’action des dirigeants de l’opposition et de la majorité. A savoir que ce débat se focalisera notamment autour de la gouvernance électorale, attendu qu’au sein de l’opposition, il existe des personnalités qui, tout comme les partenaires extérieurs du Congo, estiment que la question du référendum constitutionnel appartient au passé. La nouvelle loi fondamentale ayant été promulguée par le président de la République, le 6 novembre, disent-ils, il faut désormais regarder de l’avant.
Ce qui veut dire que ceux des dirigeants arcboutés à la norme constitutionnelle d’avant le 25 octobre auront intérêt à ne pas faire du radicalisme le procédé qui vaille en politique. Ils risquent de ne pas être suivis. Mais s’il a la chance de prendre la fonction de Premier ministre, chef du gouvernement, Martin Mberi sait qu’il aura sur ses épaules la lourde charge de faire se parler les politiques qui se regardent en chiens de faïence depuis un moment. Autour d’un dialogue qui pourrait bénéficier du soutien des partenaires extérieurs du Congo. Nous ne disons pas que Denis Sassou N’Guesso l’a vraiment déjà choisi ou qu’il n’a pas d’autres cartes sur la table.
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