lundi 7 décembre 2015
Mauritanie : pour lutter contre le terrorisme, le pays mise sur tous les fronts
Alors que les attentats de Paris ont révélé les failles sécuritaires de l'Europe, comment le continent, qui conjugue à la fois une grande habitude et une vraie impuissance, lutte-t-il contre les groupes jihadistes ? L'exemple mauritanien. Quelle est la recette de la Mauritanie pour empêcher depuis février 2011 – et l’échec d’un attentat à la voiture piégée à Nouakchott – toute action terroriste sur son sol ? Une question que se posent ses voisins et à laquelle une conférence donnée en 2013 par le colonel Brahim Vall Ould Cheibani, alors chef du troisième bureau à l’état-major des armées, aujourd’hui directeur du projet « École supérieure des sciences de la guerre », apporte des éléments de réponse. « Loin de se limiter à l’aspect purement coercitif de la lutte contre le terrorisme, l’approche mauritanienne est multidirectionnelle, préventive et répressive, expliquait-il. Elle a ratissé large en prenant en compte tous les autres corollaires qui abritent ou alimentent directement ou indirectement l’activité des terroristes – trafics, criminalité organisée transnationale. » L’armée, que certains jugeaient composée de va-nu-pieds peu combatifs, a reçu les moyens (véhicules, carburant, armements et munitions) et la formation qui lui faisaient défaut. Le budget des armées a été augmenté et devrait plus que doubler l’an prochain, passant de 3 à 7 milliards d’ouguiyas (de 9 à 20 millions d’euros environ). Des zones militaires et 35 points de passage obligés ont été institués. De purement défensives, les opérations sont devenues offensives, et les forces mauritaniennes se sont projetées loin en territoire malien pour détruire bandes de trafiquants et bases de l’organisation Aqmi (en forêt de Ouagadou notamment) grâce à un système de renseignement efficace.
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