jeudi 17 décembre 2015
Guinée-Bissau: de hauts responsables judiciaires remplacés
José Mario Vaz a mis fin aux fonctions de Vasco Manuel Evangelista Biagué.Le président bissau-guinéen a limogé le président de la Cour des comptes et le procureur général de la République, qu'il a remplacés dans la foulée sans aucune explication, a appris l'AFP dimanche de sources officielles. Selon des décrets pris vendredi, José Mario Vaz a mis fin aux fonctions de Vasco Manuel Evangelista Biagué, jusqu'alors président de la Cour des comptes, et de Hermenegildo Pereira, qui était procureur général de la République. Dionisio Cabi, qui fut ministre de la Justice durant la présidence de Kumba Yala (2000-2003), a été nommé nouveau président de la Cour des comptes, selon une autre décision du chef de l'Etat. Le nouveau procureur général de la République est Antonio Sedja Mam, autre ancien ministre (Administration interne) de Kumba Yala, d'après un autre décret. Aucune explication n'a été fournie à ces décisions qui, d'après les différents décrets, ont été prises après consultation avec le gouvernement. Les nouveaux hauts responsables judiciaires sont membres du Parti de la rénovation sociale (PRS, opposition) fondé par Kumba Yala, décédé en avril 2014. Le PRS est la deuxième formation politique du pays après le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), auquel appartiennent à la fois le président Vaz et son Premier ministre Carlos Correia. Le PRS ne compte aucun représentant au sein du gouvernement de M. Correia, formé le 12 octobre après deux mois de blocage politique marqué par un bras de fer au sommet de l'Etat ayant impliqué des camps au sein du PAIGC. Sollicité, il a décliné l'offre de participation à la nouvelle équipe ministérielle. Pour certains analystes, les nouvelles nominations sont le signe d'un rapprochement entre le PRS et José Mario Vaz, élu en mai 2014 à la tête de la Guinée-Bissau, une ex-colonie portugaise. Depuis son indépendance en 1974, ce pays ouest-africain d'environ 1,6 million d'habitants a connu de nombreux coups d'Etat réussis ou manqués dans lesquels les militaires ont généralement joué un rôle prépondérant. Pendant des années, l'instabilité politique et la pauvreté y ont facilité l'implantation de narcotrafiquants, sous la protection présumée de hauts responsables de l'armée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire