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vendredi 11 décembre 2015

Dialogue entre pouvoir et opposition : casse-tête chinois

L'opposition mauritanienneLa rencontre tant attendue entre le pouvoir et l’opposition, réunie au sein du forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), a finalement eu lieu le 2 décembre dernier au Palais des congrès. Cette rencontre, à la demande du pouvoir, qui a suscité un malaise au sein du forum, a permis tout de même de renouer le contact entre les deux parties, contacts rompus depuis plusieurs mois. Ce fut également une occasion pour les uns et les autres de réaffirmer, chacun, en ce qui le concerne, son intention d’aller au dialogue. Mais la pomme de discorde fondamentale demeure, car même si dans son communiqué le Forum parle d’une atmosphère emprunte de « sérénité et de sérieux », l’opposition, considérée comme radicale, continue à exiger de la part de la partie adverse une réponse écrite à sa plateforme pour démontrer sa « bonne foi » à enclencher le processus de dialogue. Un retour à la case départ. Cependant, certains responsables du forum veulent positiver en pesant que le pouvoir pourrait cette fois-ci faire évoluer sa position. Un président d’un parti membre du forum croit savoir que le président de la République pourrait donner quelques gages à l’opposition car il serait soucieux, semble-t-il, de s’aménager une sortie honorable, en 2019. La remise en selle d’Ould Mohamed Laghdaf, après la calamiteuse organisation des journées préliminaires au dialogue en septembre dernier en est peut-être un des signes avant-coureurs. Ould Med Laghdaf bénéficie du côté de la majorité et de l’opposition de bonnes prédispositions. On le dit ‘’pondéré’’, et on en oublie que la dernière décision ne lui revient pas. Du côté de l’opposition, excepté le RFD, on attend la réponse du palais brun. Le président de la République, de retour d’Afrique du sud, va soit autoriser la poursuite des contacts pour parvenir à un compromis afin d’enclencher le dialogue, ou rétropédaler comme en septembre dernier sur l’agenda des journées préliminaires, ce qui parait peu probable, indique un chef de parti membre du FNDU. Un nième blocage qui nécessiterait comme en RDC de faire appel, pourquoi pas à un facilitateur international. Pour certains observateurs, la méfiance entre les deux parties a trop duré et rien, jusque là ne semble pousser les uns et les autres à briser la glace. L’opposition mettant l’accent sur les « expériences malheureuses de dialogue avec le pouvoir » et ce dernier reprochant à son vis-à-vis de traîner les pieds, et accusant le RFD d’obstruction au dialogue.

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