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lundi 2 novembre 2015

Projet de Yahya Jammeh: la Gambie, un paradis fiscal

Une vue d'une artère au centre ville de Banjul. Le gouvernement du dictateur gambien Yahya Jammeh est sur le point de finaliser un projet de loi pour faire de la Gambie un pays qui applique un régime fiscal dérogatoire, en un mot pour transformer le voisin du Sénégal en paradis fiscal. Nos sources très bien informées renseignent que Banjul vise surtout des sociétés basées à Hong Kong, dans certaines parties des Etats-Unis et en Europe. Chargé de mettre en pratique cette nouvelle trouvaille de Yahya Jammeh, le ministre de l'Economie et des Finances de Gambie Abdou Colley, a dirigé il y a quelques jours une mission de prospection à Hong Kong où le document qu'il a soumis aux potentiels clients ne laisse aucun doute quant aux intentions de son patron. Le document souligne la mise en place d'un nouveau cadre juridique qui garantirait aux investisseurs et aux hommes d'affaires de Hong Kong une planque presque non imposable à leurs fonds en Gambie. Dans les arguments présentés à ses différents interlocuteurs, le ministre Abdou Colley a d'abord rappelé que la République de Gambie est membre des Nations Unies, de l'Union africaine et d'autres organisations sous régionales et internationales. Il ajoute ensuite que la Gambie n'est pas sur la liste noire de l'OCDE ou du GAFI et que dès lors, la Gambie a compétence et est acceptable pour abriter des Institutions bancaires Offshore ou Onshore. L'autre argument est qu'aucune taxe ne sera prélevée sur les revenus étrangers tout comme les hommes d'affaires seront exempt de toute retenue d'impôt. En outre, le projet de Jammeh promet aux bénéficiaires de son prochain régime fiscal un secret absolu sur le registre, les actionnaires, la direction et les actifs de leurs sociétés qui peuvent être créées en seulement cinq minutes avec une mise à disposition immédiate de tous les documents afférents à l'existence légale de leurs sociétés. Mieux, l'entreprise est disponible et opérationnelle immédiatement après sa création. Soulignons que les connexions gambiennes dans les milieux des affaires à Hong Kong ont toujours été très huilées jusqu'à l'éclatement en 2014 du scandale des passeports diplomatiques gambiens que le régime de Banjul vendait aux prix fort à des nationaux de la Chine continentale interdits de créer des sociétés à Hong Kong. Pour contourner cette interdiction, les chinois achetaient simplement des passeports diplomatiques gambiens. La Gambie est désespérément à la recherche de devises étrangères nécessaires à la bonne tenue de son économie qui est grippée par une dette intérieure mirobolante estimée à presque 100%, alors que la situation macroéconomique est catastrophique obligeant le FMI a hausser le ton pour exiger que la Gambie mette fin à l'effondrement de son infrastructure économique et financière.

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