Pages

lundi 16 novembre 2015

ECONOMIE : Investir dans les minéraux et matériaux de faible valeur

La Commission de l'Union Africaine (AUC) et le Centre de Développement Minier Africain ont abrité 9 novembre le lancement Africain d'un nouveau programme global qui appui les petits exploitants miniers, les institutions publiques, et les collectivités opérant dans le secteur des minéraux et matériaux de faible valeur (LVMM).

Le Programme ACP-UE en faveur des Minéraux de Dévelopment est une initiative du Groupe de  l'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), coordonnée par le Secrétariat ACP et financée par l'Union Européenne (UE) ainsi que par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) qui le met également en oeuvre.  
La forte croissance économique de l’Afrique, le boom des infrastructures et l’urbanisation rapide sont les vecteurs d’une demande exponentielle de matériaux de construction, de pierres de taille, de minéraux industriels, et de pierres semi-précieuses. Des estimations indiquent que plus de 8 millions d'Africains sont engagés dans le secteur, dont plus de 40 % de la main-d'oeuvre sont des femmes. 
"La Vision Minière Africaine est la boussole continentale pour la transformation des ressources minières de l’Afrique aussi bien pour la croissance économique que la transformation structurelle des économies minières. Il est notoire que l’Afrique en tant que continent a été marginale dans la contribution des mineraux à la chaine de valeur de la production globale et plus spécifiquement sa part économique dans la valeur ajoutée aux mineraux en aval" a déclaré H. E. Mme. Fatima Haram Acyl, Commissaire du Commerce et l’Industry, s’exprimant au nom de S.E Erastus Mwencha, Vice-Président de la Commission de l’UA (CUA). La Commissaire a souligné que l’Agenda 2063 de l’UA établi une vision pour “l’optimisation l’utilisation des resources de l’Afrique au bénéfice de tous les Africains.” 
La Vision Minière Africaine adoptée par les Chefs d'État de l'UA en 2009, vise aussi à promouvoir le potentiel de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle pour favoriser l’entreprenariat local et améliorer le dévelopment socioéconomique. 
Pourtant, historiquement, peu d'attention a été accordée aux minéraux de faible valeur en particulier, sur la manière dont ils pourraientt constituer une activité durable. Par conséquant, de nombreuses politiques sur le secteur on été mal conçues ou mises en oeuvre, tandis que les mineurs n'ont pas accès aux droits, aux services financiers ou encore aux informations sur les marchés et la technologie dont ils ont besoin. La pollution et la dégradation des sols résultant de l'exploitation minière à petite échelle ne sont pas pris en compte. 
En depit de la faible attention qu’ils generent comparativement aux métaux précieux ou les métaux de base, leur valeur des minéraux dit de faible valeur réside dans leur potentielité d’être des minéraux de développement, renforçant les moyens d'existence de millions de personnes. Avec plus d’égard, le soutien politique et la surveillance réglementaire, ces mineraux pourraient jouer un rôle clé dans la mise en œuvre de agenda de croissance inclusive de l'Afrique. 
" De nombreux pays ACP, ont adopté des politiques, lois et cadres de réglementation qui place le sous-secteur au centre du processus de développement, " a dit S.E. Le Dr. Patrick I. Gomes, le Secrétaire Général du Groupe des États ACP. " Ces ressources naturelles ont le potentiel d'accroître les revenus des populations vulnérables, à créer des emplois pour des millions de personnes à l'échelon local, et de stimuler le commerce intra-africain ." 
En Éthiopie, le "projet pavé", visant à promouvoir l'utilisation de matériaux locaux dans la construction des routes et la participation communautaire, a créé 489,000 emplois et plus de 2 202 kilomètres de routes dans 140 localités au cours des cinq dernières années, tandis qu’en Angola, les investissements dans les infrastructures ont reduit le chômage 35% en 2006 à 26 % en 2014. 
Dans ce contexte, le Programme ACP-UE en faveur des Minéraux Développement, vise à soutenir le renforcement des capacités des acteurs clés dans le secteur, tels que les organismes de réglementation et les administrations locales; le secteur privé y compris les petites entreprises minières et de construction, les organisations des miniers et des carriers; les Centres de formation, les Universités, les organisations de la société civile et les communautés.  
 "Le développement des capacités nationales à mieux gérer les ressources minérales ainsi qu’à les transformer localement permettra aux pays africains de canaliser leurs richesses minérales pour la réduction de la pauvreté, en créant des emplois et en augmentant les investissements dans le développement de l'infrastructure pour la prestation améliorée de services ", a déclaré Lebogang Motlana, Directeur du Centre de Services Régional du PNUD pour l'Afrique. "Cela permettra en fin de compte de contribuer à maintenir le cap d’un développement soutenu et équitable afin que personne ne soit à la traine." 
Le nouveau programme mettra l'accent sur la formation et le renforcement des capacités, l’octroie de  petites subventions et de développement du partenariat pour la mise à niveau des chaînes de valeur dans le secteur, la facilitation du dialogue public-privé pour renforcer ces chaînes de valeur, la production des cartes et bases de données sur les minéraux de faible valeur, et l'appui au renforcement de la règlementation sur l'environnement, la santé et la sécurité. 
"la création du bien-être social partagé au niveau local implique un partenariat plus fort", a souligné l'Ambassadeur Gary Quince, Chef de la Délégation de l'UE à l'UA. " À l'UE, nous sommes fiers de faire partie de ce nouveau programme qui peut aider à stimuler le développement durable et inclusif, ainsi que la croissance économique résiliente." 
La nouvelle initiative régionale fait partie d’un programme triennal global d’un montant de 13,1 millions d'euros, qui vise à soutenir le secteur des mineraux à faible valeur dans 40 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à travers la promotion des échanges de connaissances pour accroître la productivité du secteur, l’appui à la gestion des opérations minières afin d’adhérer aux normes nationales et internationales en matière d’environnement et de santé, et également prévenir les conflits grâce à travers des relation communautaires efficaces. Le Programme s'intègre dans le vaste chantier du PNUD sur l’industrie extractive et sera lancé dans la région du Pacifique en décembre 2015. 
Les pays africains participant au programme sont entre autres : l'Angola, le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, l'Éthiopie, la Guinée, le Ghana, le Kenya, le Lesotho, le Madagascar, le Malawi, la Mozambique, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tanzanie, le Togo, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire