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vendredi 30 octobre 2015

Inondation le long du fleuve Gambie : plus de 150 ha de plantations et cultures détruits

Une bananeraie inondée par les eaux diluviennes. La crue du fleuve Gambie a emporté 80 ha de banane, 50 ha de riz et 28 ha de produits horticoles à la ferme Anida (Agence nationale pour l’insertion et le développement agricole). Le gouverneur Cheikh Kane Niane, à la tête d’une délégation d’élus, de producteurs et de techniciens, a lancé un vibrant appel à l’adhésion au plan d’urgence pour la délocalisation, à l’assurance agricole et aux prévisions des services hydrologiques. A Wassadou dépôt, le fleuve Nierikho s’est répandu sur la terre menaçant les 200 ha de culture de niébé, arachide, mil, maïs et coton, souligne Manson Keita, le président du Gie Tilo tilo. Youssouf Diaw dit avoir perdu 5 ha sur ses 15 ha de terres emblavées. A Laboya, le périmètre du président du collectif régional des producteurs de banane, Mamadou Omar Sall dit avoir perdu 22,5 ha sur la centaine mise en valeur. «Cette année, c’est le trop plein d’eau», remarque-t-il. Il se souvient des inondations de 2003 où 500 tonnes de banane sont parties. «Le Premier ministre d’alors Macky Sall avait fait le déplacement et le gouvernement avait épongé les 530 millions de FCfa que les producteurs devaient aux banques». Pour Issa Mbengue, président de l’association des producteurs de la vallée de Gambie, la forte demande reste d’autres pistes de production, l’arrêt des importations au moment des productions comme c’est le cas pour l’oignon et le riz. L’Association des producteurs de la vallée qui produit la banane conventionnelle et bio va commencer l’exportation du produit au mois de novembre, souligne Issa Mbengue. Il a fortement demandé à l’Etat de subventionner le carburant et les intrants et aider à renouveler les plantes vieillissantes. La solution du barrage de Sambanaglou Baro Watt, président régional des riziculteurs, a demandé l’aménagement des lieux de production pour rendre possible la culture de contre-saison du riz. Pour ce dernier, 50 ha de riz sont sous les eaux et détruits à Gouloumbou. Pour sa part, Cheikh Sidy Cissokho, le chef d’agence régional de l’assurance agricole et de la compagnie d’assurance agricole, a dit que l’Etat a mis en place ce partenariat public-privé avec 35% de ses actions pour faire face à ces calamités. Dans cette zone, seule la localité de Koar peut prétendre à être dédommagée car ayant assuré ses plantations. Même la ferme de l’Anida, une agence mise en place par l’Etat à Nétéboulou, n’est pas assurée. Cette ferme agricole de l’Etat a vu ses 28 ha sur 60 ha de gombo, d’aubergine amère (« diakhatou ») et de piment en production hypothéqués. Le technicien Amadou Danfakha souligne que 5 GIE de 100 membres ont pris des engagements à la banque. Le gouverneur Cheikh Kane a partagé avec les populations la compassion du chef de l’Etat Macky Sall, saluant la dignité et la croyance en Dieu dont ont fait montre les producteurs. Il a vivement déclaré que la solution est le barrage de Sambanaglou sur le fleuve Gambie dont l’Omvg a bouclé le financement à 65%. En attendant, il a demandé l’adhésion à la délocalisation des sites non ædificandi. Le plan d’urgence permettra la délocalisation et la réorganisation des parcelles en attendant la solution radicale du barrage de Sambagallou en permettant aux producteurs de s’éloigner du fleuve où les risques sont récurrents. Il a adhéré aux vœux des producteurs de Tambacounda d’atteindre l’autosuffisance de 50.000 tonnes en 2017. C’est pourquoi, il a demandé de prendre en compte les prévisions hydrologiques et l’assurance agricole. 

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