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mercredi 7 octobre 2015

Fin du Désarmement de l’ex-RSP : Une partie du « matos » présentée à la place de la révolution

Clap de fin de film de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. Ce lundi 6 octobre 2015, place de la révolution, c’est un membre de l’ex garde prétorienne qui a lui-même présidé la cérémonie marquant la fin du désarmement du RSP, le premier ministre Yacouba Isaac Zida. La cérémonie a connu la participation des chefs d’Etats-majors des pays de la CEDEAO, venus constater de visu la fin du désarmement comme cela avait été exigé par l’instance sous régionale.


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Fin du Désarmement de l’ex-RSP : Une partie du « matos » présentée  à la place de la révolutionPour beaucoup, c’est la fin d’un film d’horreur. Un film diffusé depuis 1995 avec la création du Régiment de sécurité présidentielle. « Depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle ». Confession du premier ministre, Yacouba Isaac Zida, lui-même membre de ce corps. Il a ajouté par ailleurs que, au lieu de contribuer à la protection des populations, le RSP est plutôt un « instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule qui, incapable d’apprendre les leçons de l’histoire de notre peuple, se condamne ainsi à répéter les erreurs d’un passé à jamais révolu… ».
A l’issue du sommet extraordinaire du 22 septembre, les chefs d’Etat de l’espace CEDEAO avaient décidé entre autres comme solution à la crise, le désarmement de l’ex-RSP. Après les écueils qui ont émaillé le processus, la cérémonie du 6 septembre qui s’est déroulée en présence des Chefs d’Etats-majors de l’espace communautaire, visait à officialiser le désarmement. La cérémonie a été initiée « pour que les différents chefs d’Etats-majors des pays membres de la CEDEAO viennent constater que les instructions données par les chefs d’Etat ont été respectées et menées avec professionnalisme jusqu’au bout » a dit le chef du gouvernement.
A l’occasion, un échantillon a été présenté aux autorités et au public. « Je précise que c’est juste un échantillon », a insisté le premier ministre, avant de préciser qu’une « quantité impressionnante d’armement » a été enlevée. « Nous allons déployer ce matériel vers d’autres unités, essentiellement sur la partie Nord de notre territoire ».
Salif Tingueri, qui a présidé la commission technique du désarmement du RSP est revenu sur les difficultés que lui et ses hommes ont rencontrées durant l’opération. Des entraves, des agressions physiques qui ont conduit à l’arrêt des opérations avant que les troupes loyalistes n’usent de la force pour terminer ce qui avait initialement commencé sur la base d’un accord.
Poursuite de la carrière militaire ou justice
Pour le chef du gouvernent, le coup d’Etat perpétré le 17 septembre n’avait autre objectif que d’installer un régime de terreur. Il en veut pour preuve les chiffres officiels de 14 morts et 251 blessés enregistrés en si peu de temps. Justement, après la fin officielle du désarmement, la vie reprendra son cours normal pour les ex-membres du RSP qui n’ont rien à se reprocher. « Parmi ceux qui ont rejoint leurs nouveaux postes, il y en a qui vont devoir répondre devant la justice. Mais ceux qui n’ont rien à voir avec la justice poursuivront normalement leur carrière militaire », a indiqué M. Zida.
Pendant toute la durée de la cérémonie, de nombreuses personnes se sont amassées autour de la place de la révolution pour applaudir les autorités. Après que celles-ci ont visité l’échantillon des armements « retirés » des mains de l’ex-RSP, la foule a investi les lieux pour satisfaire sa curiosité. Sous le regard des militaires, de nombreux jeunes et moins jeunes sont montés dans les véhicules blindés de l’ex-RSP, accompagnés de cris en signe de victoire. Comme pour marquer de leurs empreintes cette fin du film RSP.

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