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mardi 29 septembre 2015

Justice et réconciliation, priorités du prochain gouvernement guinéen

Une vue de la population guinéenne
Hasard du calendrier, l’élection présidentielle en Guinée se tiendra quelques jours après le 6e anniversaire du massacre du 28 septembre 2009, au cours duquel 150 personnes avaient été tuées et une centaine de femmes violées dans le stade de Conakry, parce qu’elles exigeaient la tenue des premières élections libres et transparentes de l’histoire du pays, excluant les militaires de la junte putschiste alors au pouvoir.
Hasard du calendrier encore, ce scrutin du 11 octobre devait coïncider avec celui du Burkina Faso, jusqu’à ce que la récente et tragique aventure du général Dienderé et de ses hommes du Régiment de la sécurité présidentielle bouleverse l’agenda burkinabé, rappelant avec force combien l’impunité est cause d’instabilité et combien l’amnistie n’est plus acceptable, au pays des Hommes intègres comme ailleurs en Afrique.
Hasard du calendrier enfin, cette élection qui devra confirmer que la Guinée est résolument engagée sur la voie de la démocratie et de l’État de droit, intervient alors que le dossier judiciaire visant les responsables des crimes du 28 septembre semble toucher au but, après l’inculpation de l’ancien capitaine Moussa Dadis Camara et les progrès importants réalisés au cours des derniers mois.
Les victimes de ce massacre ont craint pendant un temps que ces crimes demeurent impunis et s’ajoutent ainsi à la longue liste des violations des droits humains commises en Guinée restées sans suite, à la faveur d’arrangements politiques ou d’une justice longtemps aux ordres. Désormais, les 400 personnes que représentent devant la justice la FIDH et l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme (OGDH) aux côtés de l’Association des victimes du 28 septembre (AVIPA), attendent de pied ferme un procès qui aura valeur d’exemple pour la lutte contre l’impunité sur le continent.
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