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vendredi 21 août 2015

un journaliste porté disparu présenté au tribunal et accusé de "sédition"

(AFP 06/08/15)
Une manifestation d'une association des droits de l'homme.
Le journaliste gambien Alagie Ceesay, porté disparu depuis le 17 juillet, a été présenté à Banjul devant un tribunal qui l'a accusé de "sédition" et a fixé son procès au 18 août, a constaté mercredi un journaliste de l'AFP.
Selon des témoins, M. Ceesay, directeur de la radio privée gambienne Teranga FM, est apparu pour la première fois en public mardi devant le même tribunal, qui avait alors renvoyé l'audience à mercredi.
Des proches et collègues de M. Ceesay affirmaient être sans nouvelles de lui depuis la nuit du 17 juillet, lorsqu'il a été emmené vers une destination inconnue par des hommes non identifiés.
Après 18 jours de détention sans charge, il est apparu au tribunal faible et fatigué, mardi et mercredi, d'après les témoins et le journaliste de l'AFP.
Mercredi, il a été formellement accusé de sédition et placé en détention préventive par le tribunal, qui a fixé son procès au 18 août.
Selon l'acte de mise en accusation, il lui est reproché d'avoir "le 16 juillet, à Banjul et dans divers lieux", partagé par téléphone portable, avec deux femmes, "des photos montrant une arme pointée en direction du président gambien Yahya Jammeh, dans l'intention de susciter le mécontentement, la haine" au sein de la population, commettant ainsi "une infraction".
M. Ceesay a plaidé non coupable. La défense a demandé une mise en liberté provisoire du journaliste. Le parquet s'y est opposé, arguant de "la poursuite des enquêtes et des risques de subordination de témoins".
"Si le détenu voulait fuir, il aurait pu le faire depuis sa première arrestation. Tout soupçon de fuite le concernant n'est qu'une simple spéculation", a affirmé l'avocate Combeh Gaye, au nombre de ses défenseurs.
Avant sa disparition le 17 juillet, M. Ceesay avait été détenu au secret du 2 au 13 juillet. Ses proches avaient affirmé qu'il avait alors été arrêté par des agents de l'Agence nationale du renseignement (National Intelligence Agency, NIA).
Il n'avait alors fait l'objet ni de poursuites ni d'une convocation à un poste de police, de mêmes sources, qui ont fait état, sans autre indication, de "traitements dégradants" subis durant sa détention.
Des organisations de défense des droits de l'Homme et de la liberté de la presse dénoncent régulièrement les violations des libertés de la presse et d'expression en Gambie, pays anglophone d'Afrique de l'Ouest enclavé dans le territoire du Sénégal, hormis sa façade atlantique, et dirigé d'une main de fer depuis 1994 par Yahya Jammeh.

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