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vendredi 14 août 2015

Eddie Komboigo, président du CDP : « Pour qui roule le Conseil Constitutionnel ? »

Le Congrès pour la démocratie et le progrès a animé une conférence de presse dans la soirée du 13 aout 2015. L’ancien parti au pouvoir n’est pas du tout content de la marche de la transition, surtout en ses « avatars maquillés en procédures pseudo-judiciaires ». Le dernier acte qui a fait sortir le parti de ses gonds, c’est le recours introduit par le cadre de concertation des OSC auprès du conseil constitutionnel contre les candidatures des militants du parti. « Qui va me refuser d’être candidat ? Qui ? », a insisté le successeur de Assimi Koanda.
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Eddie Komboigo, président du CDP : « Pour qui roule le Conseil Constitutionnel ? »
L’ancien parti au pouvoir dénonce la dégradation de la situation politique nationale. Suspension du parti le 15 décembre, mise en arrêt de certains militants, arrestations et détentions d’anciens maires du parti, non couverture de nombreuses activités du parti par la TNB, mise en accusation du président Blaise Compaoré, nouveau code électoral. Les griefs égrenés par Eddie Komboigo contre les autorités de la transition sont à la pelle.
Mais ce qui a inspiré la conférence de presse, c’est le recours introduit par le cadre de concertation des OSC (Organisation de la société civile) contre les candidatures de sept militants du parti dont le président lui-même.
« Le recours de ce cadre de concertation se fait en violation de toutes les procédures légales et règlementaires. Avant la publication officielle des listes comme le stipule le code par la CENI, ce groupuscule introduit un recours et qui fait l’objet d’un accusé de réception par le conseil constitutionnel », a indiqué Eddie Komboigo, avant d’ajouter que son parti a reçu une lettre dudit conseil le demandant de préparer une défense.
« Pour nous, ce recours est nul et de nul effet en nous référant à l’arrêt de la cour de justice de la CEDEAO et prenant au mot le président de la transition lors de son discours au cours duquel il a affirmé que ledit arrêt sera appliqué », a poursuivi l’animateur du point de presse pour qui il y a des dérives et il « faut arrêter les choses maintenant avant que ça ne soit trop tard ».
A l’occasion, le parti a aussi remonté les bretelles à certaines Organisations de la société civile qui ne le sont que de nom. « Dans un pays où les OSC jouent le rôle des partis politiques, il faut s’inquiéter. Les mêmes raisons qui ont poussé les autorités de la transition à suspendre notre association (Ndlr. FEDAP /BC), devraient les amener à tirer les conséquences ».
Pour les animateurs du point de presse, « nous sommes un pays de Droit et non un pays voyou ». Par conséquent, le Droit doit être dit et l’ancien parti au pouvoir dit qu’il ne reculera pas pour cela. Ce sont autant de récriminations qui amènent le CDP à se demander, « pour qui roule le conseil constitutionnel ? Est-il là pour le droit ou pour la réalisation d’une prédiction ? »
« Qui peut m’empêcher d’être candidat ? »
Pour Eddie Komboigo et ses camarades, « le CDP ne saurait rester permanemment dans cette position de légitimation du coup d’Etat constitutionnel en préparation. Si l’objectif de certaines instituions et de certains acteurs est de nommer ceux à qui le témoin doit être remis le soir du 11 octobre, alors qu’ils nous épargnent cette mascarade électorale qui se prépare ».
Pour eux, les élections doivent être inclusives, dans le cas contraire, elles n’auront pas lieu. « S’il n’y a pas d’inclusion, il n’y a pas d’élections. Ceux qui dans leurs rêves ont vu des élections dans l’exclusion, nous leur dirons le contraire ».
Bien qu’ancien député du CDP, ayant soutenu la modification de l’article 37 de la constitution, Eddie Komboigo reste convaincu qu’il sera non seulement élu député, mais sera le prochain président du Faso. « Qui va me refuser d’être candidat ? Qui ? », se demandera-t-il avec insistance.
En tout cas, le CDP, dira son président, n’acceptera l’exclusion d’aucun compatriote quel que soit le motif ou son bord politique des prochaines échéances électorales. Et mieux, le parti « se réserve le droit d’entreprendre toute action en adéquation avec sa ligne politique et en conformité avec les textes en vigueur » pour des élections inclusives.
Malgré tout, le parti de l’épi et de la daba est « serein », il dit « oui à la transition, mais non à la transmission du pouvoir ».

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