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mercredi 29 juillet 2015

L’exploitation d’un État au bord de la faillite : Le cas de la Guinée à l’époque de la junte militaire


La Guinée a le bonheur d’être dotée d’abondantes  ressources minérales. Elle est la deuxième exportatrice mondiale de bauxite, l’élément essentiel entrant dans la production de l'aluminium. Cependant selon pratiquement toute mesure, la Guinée est l'un des pays les plus pauvres du monde. Son PIB annuel par habitant n’est que de 460$US. Moins de la moitié de la population de la Guinée a accès à l'eau courante et à l'électricité, et à peine 30% de la population adulte est alphabétisée. Près de 15 pour cent des enfants nés en Guinée meurent avant d'atteindre l'âge de 5 ans.

Une des causes reconnues de la situation de la Guinée est la mauvaise gouvernance. L’abus de pouvoir et la mauvaise gestion des ressources et des institutions publiques ont été la norme en Guinée depuis des décennies. Le pays se classe régulièrement presque à la queue de peloton sur l’Indice Annuel de Perception de la Corruption de Transparency International. La corruption a paralysé la capacité de l'Etat à assurer les services publics de base et a créé un climat d'impunité.

Presque depuis l'indépendance en 1958, la Guinée a été soumise à un régime autocratique. Entre 1984 et 2008, la Guinée a été gouvernée par le régime notoirement rapace du président Lansana Conté, caractérisé par son opacité, des pratiques de prédation, et le manque de reddition de comptes. Lui et ses associés ont régulièrement procédé à des retraits en espèces de la banque centrale du pays, en plein jour. La corruption mineure était également très répandue, vu que les fonctionnaires se trouvant dans les bonnes grâces du président étaient libres de surfacturer, détourner des fonds, et de solliciter des pots de vin, sans crainte de conséquences ou d’enquêtes.

Dans la soirée du 22 décembre 2008, le président Conté est décédé des suites d'une longue maladie. Six heures après l'annonce de la mort de Conté, un groupe d'officiers militaires s’est emparé des ondes pour annoncer la formation d'un gouvernement militaire qui se fait appeler Conseil National pour la Démocratie et le Développement, (CNDD). Leur premier acte fut de suspendre la constitution et dissoudre l'Assemblée Nationale. Le coup était dirigé par le capitaine Moussa Dadis Camara, un officier subalterne qui a dirigé l'unité chargée du ravitaillement de l’armée en  carburant. Le 24 décembre 2008, il a été annoncé que Camara était le président du CNDD.


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