— Le gouvernement de Guinée-Bissau connaît depuis des mois le risque de l'apparition de cas d'Ebola dans le pays, pourtant, il ne s'est pas suffisamment préparé à une telle éventualité. Maintenant que plusieurs cas se sont déclarés juste de l'autre côté de la frontière, les habitants disent que si leur pays échappe à une épidémie, ce sera plus par chance que grâce à une bonne préparation.
« Je me demande pourquoi nous n'avons pas encore eu de cas d'Ebola », a dit Edimar Nhaga, qui vit à Bissau, la capitale. « Ce n'est certainement pas grâce à des mesures de prévention prises par le gouvernement, car ce dernier n'a pas suffisamment agi pour éviter une épidémie. Je pense que jusqu'à présent c'est plus par chance, car, pour être franc, nous n'avons tout simplement pas les capacités suffisantes pour apporter une réponse appropriée. Personne ne doit penser que notre pays pourrait faire face à une éventuelle épidémie d'Ebola. »
À la mi-mai, selon les dernières données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Guinée-Bissau n'avait mené à bien que 59 pour cent des mesures minimums de préparation, qui visent à pouvoir mettre en oeuvre une surveillance épidémiologique appropriée, des campagnes de sensibilisation de la population, la prise en charge des cas, la recherche de sujets contacts et des enterrements sûrs et dignes.
Le pays n'a pas encore identifié de sources de financement ni mis au point un cadre de référence en cas d'épidémie d'Ebola, a signalé l'OMS. Seulement 20 pour cent des activités de préparation essentielles liées au budget ont été complétées. Ces activités comprennent la création d'un fonds de réserve dans lequel il serait facile de puiser pour répondre sans attendre à l'apparition éventuelle d'un cas.
« La Guinée-Bissau nous préoccupe assurément », a dit le docteur Unni Krishnan, qui dirige le programme de préparation et de réponse aux catastrophes de Plan international. « Si un cas se présentait, le scénario pourrait tendre vers celui du Nigeria, qui a contenu l'épidémie en agissant rapidement et grâce aux mesures de préparation qui avaient été prises, ou, dans le sens inverse, vers celui de la Guinée et des autres pays (les plus touchés). »
Les préoccupations concernant la capacité de la Guinée-Bissau à réagir à un cas d'Ebola ne sont pas nouvelles, mais se sont faites plus vives ces dernières semaines, car pour la première fois en près de sept mois, plusieurs cas se sont déclarés juste de l'autre côté de la frontière, dans la préfecture guinéenne de Boke, où des commerçants de Guinée-Bissau se rendent tous les jours pour vendre leurs marchandises et où des agriculteurs vont s'occuper de leurs plantations.
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