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jeudi 7 mai 2015

Pressions politiques et liberté de presse au Cap-Vert

Le président de la République du Cap Vert, Jorge Carlos Fonseca
Les pressions politiques sont “des contraintes majeures” à l'exercice de la liberté de presse au Cap-Vert, a déclaré le président de la République, Jorge Carlos Fonseca, à l'occasion de la célébration le 3 mai dernier de la Journée mondiale de la liberté de la presse. M. Fonseca présidait notamment l'ouverture de la conférence “Qualité du journalisme à l'ère numérique”, organisée par l'Association syndicale des journalistes du Cap-Vert (AJOC).
Pour le chef d'Etat capverdien, le plein exercice de la liberté de presse dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels, il a relevé l'assomption par les institutions publiques du rôle et des fonctions qui leur reviennent, ainsi que "les pressions et les conditions exercées par le pouvoir économique".
La capacité organisatrice et professionnelle des journalistes, l'articulation avec les différentes instances de la société civile locales et internationales et, surtout, "les pressions politiques” font aussi partie de ces facteurs, a-t-il indiqué.
Il a relevé que “la grande bipolarisation partisane” qui prévaut au Cap-Vert constituait un “conditionnement important, peut-être le plus grand, au libre exercice du droit d'informer en toute liberté”.
Selon lui, une presse libre et indépendante, un pouvoir judiciaire autonome et techniquement habilité, une opinion publique avertie et agissante et une société civile organisée et intervenante, sont des “piliers essentiels” des sociétés démocratiques.
Il a reconnu que, dans le cas du Cap-Vert, malgré les limites et les contraintes qui existent encore, les progrès réalisés tout au long des 40 ans d'indépendance et notamment durant ces deux dernières décennies sont "indéniables".
“Notre législation a beaucoup évolué, en se mettant au même niveau que ce qui se fait de mieux en la matière dans le monde. Notre aménagement juridique n'a rien à envier à celui des démocraties les plus avancées”, a-t-il indiqué.
Pour sa part, le Premier ministre capverdien, Jose Maria Neves, a félicité les journalistes de son pays pour le parcours effectué en matière de la liberté de presse, en garantissant que l'archipel est passé désormais de “pays partiellement libre à pays totalement libre”.
Pour José Maria Neves, qui était présent à l'édition 2015 de la Course de la liberté de presse, organisée par l'AJOC, la liberté “n'est pas un don, mais une conquête”, et les journalistes sont les principaux acteurs de cette “grande conquête” au Cap-Vert.
Toutefois, il a averti qu'à présent, il leur revient de “tenir le cap” pour que la liberté soit tous les jours sur “la pointe du crayon de chaque journaliste”.

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