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mardi 19 mai 2015

Dossier Thomas Sankara : 27 ans après…, un début de dénouement ?

Dossier Thomas Sankara : 27 ans après…, un début de dénouement ?
Il était 9 heures, lorsque l’épouse du Président Thomas Sankara, Mariam Sankara, accompagnée de ses conseils, a franchi la porte du tribunal militaire de Ouagadougou sis au cœur de la capitale. Ils y ressortiront autour de 17 h 05 dans le même dispositif. Tout s’est passé dans la discrétion, comme le requiert la tradition judiciaire. Pour la presse donc, il fallait faire le pied de grue devant l’entrée principale de la juridiction, l’accès, lui, ayant été interdit.
Voilà bientôt 28 ans que le Président Thomas Sankara a été « assassiné ». Et depuis lors, c’est la première fois que le dossier a atteint ce stade. D’où l’optimiste du collectif des avocats. Selon son porte-parole à l’issue de l’audition, Ferdinand Djammen Nzepa, avocat au barreau de Toulouse, « Mariam Sankara a été convoquée pour ce matin devant le juge d’instruction. Nous avons commencé depuis 9 h 20 et on en sort à l’instant. Ainsi, vous comprendriez que c’est une audition marathon et qui a été épuisante pour tout le monde », a relaté Me Ferdinand Djammen Nzepa. Relevant en outre que Mme Sankara a pu s’exprimer car, elle avait un certain nombre de choses à dire. Elle a, informe-t-il, par la même occasion maintenu sa plainte. 
L’avocat a également fait remarquer que c’est la première fois qu’elle a été entendue dans cette procédure.
« La question d’instruction se pose. Ainsi, nous sommes dans l’incapacité de vous dire concrètement ce qui s’est dit dans le cabinet du juge d’instruction. Elle a été questionnée par le juge d’instruction sur un certain nombre de précisions, elle les a apportées et nous pensons que le dossier va suivre son cours et nous sommes sereins dans la suite du dossier », a confié le porte-parole des avocats. 
Quant à la suite, les avocats ont indiqué qu’en cas de besoin, elle peut être convoquée à nouveau par le juge d’instruction, si celui-ci juge nécessaire. 
A en croire Me Ferdinand Djammen Nzepa, la partie civile a toujours été confiante dans ce processus judiciaire depuis les évènements des 30 et 31 octobre 2014 et attend donc sereinement la suite.
Mise sous scellés depuis le 9 avril dernier, les avocats ont aussi déclaré que l’exhumation de la tombe qui a été demandée se fera dans les formes requises.
« L’audition a été longue mais cela valait la peine parce que, le juge m’a entendue revenir sur ma plainte et je pense que cela est l’essentiel. Il y avait beaucoup de questions mais je ne peux pas vous en dire plus, comme l’a dit l’avocat », a tout simplement réagi, pour sa part, Mariam Sankara.
Pour mémoire, outre le Président Thomas Sankara, douze autres personnes ont trouvé la mort ce 15 octobre 1987. Il s’agit de Abdoulaye Gouem, de Der Somda, Wallilaye Ouédraogo, Emmanuel Bationo, Paténama Soré, Frédéric Kiemdé, Bonaventure Compaoré, Paulin Bamouni, Christophe Saba, Sibiri Zagré, Noufou Sawadogo et de Amadé Sawadogo.

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