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lundi 13 avril 2015

Les conséquences de cette maladresse des prétendus tueurs à gage sur ‘’Zagamor’’ ?


Aboubacar Sylla, le porte-parole de l’opposition, avait été menacé de mort par de prétendus tueurs à gage mal lunés. Nous le dirons ainsi parce qu’il est piètre de la part de ces amateurs de procéder en pleine rue, alors qu’ils avaient eu la possibilité de commettre leur forfaiture quand Zagamor les avait baladés dans les coins et recoins jusqu’à une rue barrée et occupée par une cérémonie de mariage, ou quoi, là. Selon le porte-parole, les tueurs étaient nez à nez avec lui et avaient voulu s’introduire dans sa voiture, mais qu’il avait fini de faire sa manœuvre pour retourner en sens inverse. Que n’ont-ils tiré à ce moment que d’attendre d’être en pleine circulation ? Voulaient-ils éliminer le porte-parole, ou simplement lui causer une frayeur mémorable, ayant à l’idée que c’est un poltron qui joue au bravade ? Comme chacun semble connaitre son ennemi, Aboubacar Sylla a pointé directement du doigt Damaro, sa bête noire. Voilà que Damaro n’a, peut-être, pas encore « mangé du chien », mais il est accusé d’avoir voulu en manger un maigre, qui « ne pèse pas lourd ». Les échanges de piques entre ces deux acteurs sont comiques.

Seulement, cet acte de pitrerie a des conséquences, puisqu’il donne l’occasion belle à l’opposition de prendre l’opinion de l’univers à témoin sur l’insécurité en Guinée et d’avoir un solide argument de mobilisation pour la marche du 13 avril. Comme à l’accoutumé, le porte-parole du gouvernement, toujours à croupetons sur tous les actes de l’opposition, tente de tordre la main à celle-ci et à mettre comme barrière un tas d’arguments et d’inconvénients juridiques, quant au refus de demander l’autorisation à des « autorités périmées » et à la non définition d’un trajet afin de permettre aux services de sécurité d’encadrer la marche et pour, éventuellement, faciliter des interventions d’urgence en cas d’Ebola, puisqu’il n’y a que ça, seulement, pas d’incendies et émeutes et autres urgences…

 Cellou Dalein Diallo, lui, a fait un coup double. Il a simplifié les choses pour les militants de l’opposition et a pris le pouvoir à contre-pied : S’ils ne peuvent pas venir au siège de leur commune, qu’ils restent dans les rues aux bordures de chez eux : Une ‘’marche-sur-place’’. Est-ce une nouvelle et toute neuve trouvaille pour rendre le pays ingouvernable et reprendre à César ce qui appartient au peuple, c’est-à-dire le consensus ?

Pour une fois, « l’opposition la plus bête du monde » a eu une idée des plus lumineuses : Si les militants restent non loin de leur domicile et paralysent les rues, il n’y aura aucune activité, mais aussi, cela sera pratiquement impossible aux forces de l’ordre de couvrir et de sécuriser tout Conakry et ses environs, jusqu’à Kagbélén, au kilomètre-36, c’est pire qu’une journée morte et tout. Et du coup, ce n’est plus seulement contre l’insécurité, mais aussi contre le chronogramme des élections, contre tout ce qui les oppose au pouvoir, à commencer par cette session des lois boycottée à l’Assemblée nationale par toute l’opposition. Va-t-elle aussi demander la lune ? Qui va se faire garant de la sécurité des personnes et de leurs biens dans les différents fiefs où les forces de sécurité ne peuvent intervenir ?

La Société civile offusquée s’en démarque pour n’avoir pas été soutenue par l’opposition lors de sa marche contre l’insécurité pour dénoncer l’assassinat de Diouané et pour n’avoir pas été associée à la préparation et à la planification de celle-ci.

En dehors de ce qui pourrait advenir ce lundi 13 avril, c’est l’avenir qui montre ses inquiétudes, si les positions restent sur leur jusqu’au-boutisme

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