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lundi 27 avril 2015

Le Kouilou et Pointe-Noire réitèrent leur adhésion au changement de la constitution

Brazzaville, Congo (CONGOSITE) – Les départements de Pointe-Noire et du Kouilou ont réaffirmé qu’ils étaient favorables à la révision en profondeur de la constitution. Ce sont des cadres et sages de ces deux départements qui l’ont indiqué, le 24 avril 2015 à Brazzaville, au cours de leur rencontre avec le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso.


Le chef de l'Etat et la délégation du Kouilou/.Pointe-Noire
Le chef de l'Etat et la délégation du Kouilou/.Pointe-Noire
C’est une forte délégation, conduite par l’ancien ministre Jean-Luc Makosso, qui est allée rendre compte des conclusions du conclave de Buali, tenue du 13 au 14 juillet 2014, au Président de la République. Le compte rendu a été fait par le ministre Anatole Collinet Makosso. Le rapport indique que le Kouilou et de Pointe-Noire sont favorables à la réforme des institutions de la République. Ce qui nécessite une révision profonde de la constitution du 20 janvier 2002. 

La déclaration de Buali indique : «Réunies en conclave les 12 et 13 juillet 2014 à Diosso, nous, forces vives du Kouilou ainsi composées : des élus nationaux de l’ensemble des circonscriptions du département ; des ministres en fonction et honoraires originaires du département ; des conseillers du chef de l’Etat originaires du département ; des anciens parlementaires et anciens conseillers originaires du département ; des cadres des administrations publiques et privées originaires du département ; des chefs d’entreprises, opérateurs économiques, cadres des professions libérales ; des sages, leaders traditionnels, communautaires et religieux originaires du département ; des chefs de villages et quartiers des sept districts du département ; des chefs de terre et propriétaires terriens du département; des dignitaires de Buali ; des membres de la Cour royale originaires du département ; des cadres, des diplômés et des sans-emplois ; des artistes, artisans et musiciens… 

« Appelons à une réforme de nos institutions par le changement de la constitution du 20 janvier 2002 ; exigeons que la constitution à venir traduise, dans les faits, les valeurs bantoues assises sur le partage, le dialogue et le consensus ; requérons que ladite constitution reconnaisse la place des royaumes réhabilités par la conférence nationale souveraine ainsi que celle du pouvoir moral incarné par les leaders traditionnels et religieux; réclamons que la même constitution à venir garantisse la gouvernance intergénérationnelle d’une part et paritaire en matière du genre d’autre part ; souhaitons que la future constitution consacre, dans le cadre de la décentralisation, une politique plus ambitieuse, en accordant une ristourne à tous les départements producteurs des ressources extractives et forestières ; recommandons à Son Excellence Monsieur le Président de la République, de faire droit à la requête du conclave, en accédant, ici et maintenant, au vœu exprimé de changement de constitution, en convoquant par référendum, le peuple souverain, seul détenteur du pouvoir constituant».

Le chef de l'Etat réitère sa décision de consulter le peuple si la classe politique ne trouve pas de compromis

Les sages et cadres de Pointe-Noire et du Kouilou sont allés donc présenter officiellement ces conclusions au chef de l’Etat. Anatole Collinet Makosso a révélé au Président de la République les aspirations de ces deux départements : «Notre rêve est de voir se réaliser un jour, sous votre magistrature, des projets structurants portant, entre autres, sur le bitumage de la boucle du Kouilou, la construction de la route nationale n°5, la réalisation du barrage de Sounda, la construction de l’université du Kouilou», a-t-il dit. Les originaires du Kouilou et du Kouilou ont également revendiqué les liens de famille qui les unissent à Denis Sassou N’Guesso, son épouse Antoinette Sassou N’Guesso étant une native de Pointe-Noire. 

Pour matérialiser leur discours, les sages et cadres du Kouilou et de Pointe-Noire ont remis quelques objets du pouvoir ancestral au Président de la République, qui les a remerciés non seulement pour ces présents, mais aussi pour l’initiative qu’ils ont prise pour le rencontrer. Denis Sassou N’Guesso a annoncé qu’une grande concertation aura lieu à Pointe-Noire, lors d’une visite qu’il effectuera dans peu de temps. A la faveur de cette visite, il procédera à l’inauguration de l’aéroport international de Pointe-Noire dont les travaux d’extension sont arrivés à leur terme. 

Le Président de la République a rendu hommage à la ville de Pointe-Noire et au département du Kouilou, en rappelant que lors de la guerre du 5 juin 1997, ces deux départements avaient préservé un climat de quiétude. Il a rassuré que les doléances présentées par l’orateur de la délégation sont sur le point de se concrétiser. C’est le cas de l’université catholique du Kouilou dont les financements sont déjà trouvés. 

Sur l’avenir des institutions, le Chef de l’Etat a indiqué qu’un débat «normal et libre » est en cours dans le pays et se poursuit. Ce débat, a-t-il estimé, devrait se solder par l’organisation d’un dialogue au bout duquel la classe politique et la société civile trouveraient un consensus autour de la réforme des institutions. Cependant, si ce consensus n’est pas réalisé, l’option le plus en vue serait de convoquer un référendum au cours duquel le peuple serait appelé à se prononcer sur cette réforme, a averti Denis Sassou ‘Guesso. «Il n’est pas question que notre pays replonge dans des violences du fait des querelles politiques», a-t-il insisté.

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