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vendredi 6 mars 2015

Justice : La liberté provisoire refusée à Sanogo

Le général Amadou Haya Sanogo Le général Amadou Haya Sanogo
Suite à un face-à-face avec le juge avant-hier… : La liberté provisoire refusée à Sanogo
Transféré de Manantali à Bamako en début de semaine, le capitaine-général Amadou Haya Sanogo a comparu devant le juge, notamment en ce qui concerne sa demande de liberté provisoire finalement rejetée par le tribunal. Il devra donc retourner dans sa cellule où il risque de séjourner encore un bon moment avant de pouvoir comparaître devant la Cour d’assises.
On a beaucoup épilogué sur la présence du chef putschiste à Bamako, suite à son transfert de Manantali en fin de semaine dernière. Et une bonne partie de l’opinion avait succombé à la fameuse campagne sur son état de santé qui serait dégradé en prison, au point qu’une délégation de dignitaires et notabilités de Ségou s’en était émue après lui avoir rendu visite à Manantali.
Il se dit même que de retour de cette visite, des membres de cette délégation avaient décidé d’user de leur influence pour entreprendre des autorités de la République, jusqu’au plus haut niveau, afin de pouvoir obtenir une liberté provisoire pour le général diagnéwati. Comme si son embastillement dépendait de la seule volonté des autorités exécutives. De toute façon, ils n’ont pas tort parce qu’il y a le cas du terroriste Ag Wadoussène aujourd’hui perdu dans la nature après avoir été extirpé de prison en échange de la libération d’un otage français.
Il se trouve également que les nouvelles sur le mauvais état de santé de Sanogo avaient fini de faire le tour du Mali. Il semble bien que, quelque part, tout était en train d’être mis en œuvre pour parvenir à le sortir de sa cellule de Manantali où il rencontre la vie d’un véritable pensionnaire d’une prison. Tout le contraire de son appartement de Sélingué où il était plutôt en résidence surveillée.
Sa confrontation avec le magistrat instructeur avant-hier ne lui a pas permis de recouvrer la liberté de façon provisoire, comme il le souhaitait. De toute façon, avec les affaires de tentatives d’assassinat du président de la République et d’atteinte à la sûreté de l’Etat dont il est beaucoup question ces derniers temps et impliquant des militaires dont une partie serait proche ou agirait au nom de Kati, la libération de Sanogo, ne serait-ce que provisoirement, aurait été une source profonde de confusion dans l’esprit des populations. Ce qui, du coup, contribuerait à corroborer la thèse de vrais faux coups orchestrés pour enfoncer davantage Sanogo et consorts en passant par des lampistes.
N’oublions pas qu’en dehors de l’affaire d’assassinat des « Bérets-rouges » qui a conduit à son arrestation, suite à la découverte du charnier de Diago, Amadou Haya Sanogo est aussi poursuivi pour les nombreux cas de disparitions forcées et enlèvements consécutifs à la mutinerie du 30 septembre 2014. En effet, des militaires vus ou appelés par ses hommes de main pour la dernière fois, avaient disparu par la suite avant d’être retrouvés morts et certains ensevelis rapidement dans des fosses de fortune comme on le ferait de la dépouille d’un animal.
Il y a aussi le cas du colonel Youssouf Traoré dont le corps a été retrouvé enseveli sous plusieurs tonnes de gravats dans un puits se trouvant à l’intérieur d’une petite maison acquise par Sanogo à Kati.
Dans ces conditions, le capitaine-général devra se préparer à rester encore en prison pendant un certain temps car son dossier est loin d’être bouclé au niveau de l’instruction.
Et il nous revient qu’en dehors de ces deux affaires criminelles, il aura aussi à répondre de faits relevant de crimes économiques, sans compter les nombreuses plaintes déposées par des personnalités agressées par l’escadron de la mort répondant de l’ex-junte dont Sanogo en était le tout puissant patron après le coup d’état du 22 mars 2012.
Dans ce cadre, il convient de citer l’agression contre l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra lorsque Sanogo et consorts le débarquaient de force de sa navette de Premier ministre aux pleins pouvoirs. Le navigateur interplanétaire, revenu sur la réalité de la terre malienne, a saisi le tribunal et attend la suite de sa plainte.
Diarrassouba
Source: La Sentinelle

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