Entre
les exilés qui prônent l’insurrection populaire pour battre le
président Alpha Condé en 2015, une équation qui paraît risquée et
couteuse et ceux qui misent sur une candidature unique de l’opposition,
ce qui parait hypothétique et incertain, certains observateurs de la vie
politique guinéenne contactés à Abidjan proposent une troisième voie :
l’expérience ivoirienne. Celle-ci semble moins coûteuse mais réaliste.
Selon
un ancien commis de l’Etat guinéen contacté dans un hôtel chic de
Marcory, l’opposition risque de passer à côté en polémiquant autour de
la candidature unique. « Sidya n’a pas à dire que la candidature unique
est une proposition de la société civile. Mais quelle société civile ?
Cellou n’a pas à dire qu’il est le mieux placé non plus. Je pense que
cette question ne se règle pas par voie de presse mais par le dialogue.
Le débat est trop sérieux pour se lancer des flèches par médias
interposés ».
Pour
notre interlocuteur, s’il est vrai que l’opposition veut l’alternance
en 2015, elle devrait mobiliser son élite dès maintenant pour se pencher
sur la question au lieu de polémiquer. « C’est le contexte des
élections, qui détermine si les candidats iront en rangs dispersés ou
sous la coupe de la candidature unique. Mais c’est bon de poser la
question. Il est important que l’opposition se réunisse pour élaborer
une stratégie efficace ».
Dans
la foulée, l’ami de notre interlocuteur, ivoirien celui-ci, invite
l’opposition guinéenne à explorer l’expérience ivoirienne. « Au lieu de
la candidature unique, je pense au partage du pouvoir. Cellou et Sidya
doivent explorer cette piste comme Alassane Ouattara et Henri Konan
Bédié, quand ils ont voulu dégager Laurent Gbagbo. Pourtant, Bédié a
farouchement combattu Ouattara. Mais quand ils ont compris que Gbagbo
était un danger national, Bédié s’est non seulement rallié derrière
Ouattara en 2010 mais il demande aujourd’hui sa réélection. Et Ouattara a
tenu ses promesses. Il consulte Bédié à tout moment surtout dans ses
prises de décision ».
Est-ce
possible de faire un tel rapprochement entre Cellou et Sidya, a-t-on
questionné. « Mais ce n’est pas la mer à boire. Il suffit de trouver un
parrain qui se portera garant de leurs accords. Comme ils l’ont fait en
2010 au second tour de la présidentielle ou aux législatives de 2013,
ils doivent s’entendre avant 2015 en sortant l’ancienne alliance des
tiroirs. La chance pour eux, est qu’ils sont tous deux issus du régime
Conté comme Bédié et Ouattara sont des produits d’Houphouët-Boigny »
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