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mercredi 7 janvier 2015

Nord du Mali : Quelles chances pour les pourparlers inter maliens d’Alger?

Nord du Mali : Quelles chances pour les pourparlers inter maliens d’Alger?
Avec la dégradation progressive aggravante de la situation sécuritaire au nord du Mali, les Maliens assistent impuissants à l’amincissement comme peau de chagrin des chances qu’on peut accorder aux pourparlers inter maliens d’Alger. Suspendues en fin novembre sur fond de désaccord entre le gouvernement malien et les groupes armés du nord du Mali, les négociations devaient reprendre ce janvier autour du document proposé par le médiateur algérien, chef de file de la médiation internationale. « Le projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » dont il est question est loin de faire l’unanimité entre les protagonistes prenant part aux négociations directes à Alger. Le fossé s’est davantage élargi si l’on prenait compte des avis distillés ça et là par les partis politiques maliens, les composantes de la société civile dont presque toutes sont unanimes à dénoncer des dispositions scélérates contraires à l’unité nationale et à la consolidation de l’Etat unitaire.
Du premier document « Éléments pour un accord pour la paix et la réconciliation  au Mali », proposé par la médiation en fin Octobre, au deuxième intitulé « Projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali », le changement a été celui du blanc bonnet au bonnet blanc. Le deuxième document ne se justifiait que du fait que le premier a été purement rejeté par une large majorité des Maliens qui n’ont pas attendu d’être consultés pour se prononcer par voie de presse, ou en organisant des conférences débats. Les éléments dénoncés, telles que des dispositions favorables à l’existence d’une entité appelée « Azawad » ou au fédéralisme, n’ont été que bien sauvegardées sous d’autres formules. Ce qui irrite encore certains partis politiques, notamment ceux de l’opposition.
Ainsi le parti Fare-Anka Wuli (Forces alternatives pour le renouveau et l'émergence), a constaté avec regret que le « projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » n’est que la forme structurée du document intitulé « Éléments pour un accord pour la paix et la réconciliation  au Mali ». Pareillement, CNAS-FH (la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire), le Parena (Parti pour la Renaissance nationale), le Pids (Parti de l’indépendance, de la démocratie et de la solidarité) ont dénoncé le fait que « ce Projet d’accord a très peu souci du Mali ».
En outre, les Organisations de la Société civile du Mali, membres du Collectif des  Acteurs pour la sortie de crise, comprenant le Forum des OSC du Mali, le Conseil National de la Société civile, la COMODE, CAP-Mali ont dénoncé « la focalisation des efforts des parties sur la signature coûte que coûte d'un document d'accord de paix sans tenir compte des avis et de l'acceptation par les populations ».
Au même moment, sur le terrain, le nord s’embrase de plusieurs flammes. Les groupes armés s’affrontent entre eux, divisés entre rebelles indépendantistes et milices pro-gouvernementales, des tandis que Aqmi entre dans la danse.

Selon le Sahélien.com ,  des camions de location transportant de ravitaillement des hommes de la MINUSMA ont quitté Gao le 28 décembre pour se rendre à Kidal, mais « arrivés à Anefis, les casques bleus de la MINUSMA basé dans cette ville n’ont pas voulu escortés les camions jusqu’à Kidal. La MINUSMA a demandé aux camionneurs de revenir à Gao. Ce matin entre Anefis et Tabancourt, sept camions se trouvant à la queue d’un convoi de 24 camions ont été arrêtés par des hommes armés non identifiés. Ces hommes armés ont fait descendre les chauffeurs avant de brûlés les camions et le ravitaillement de la MINUSMA », a dit Daka Aboubacar Traoré, chef du syndicat des transporteurs de Gao, rapporte le Sahelien.com
Ces informations semblent être confirmées par Alakhbar de Nouakchott. Selon un article de Alakhbar du 6 janvier, « le mouvement El-Mourabitoune, qui fait partie des groupes jihadistes les plus actifs dans le Nord-Mali, a revendiqué plusieurs attentats contre les forces de la MUNISMA, déployées dans cette partie du pays ». Le 4 janvier 2015, un camion de ravitaillement de la MINUSMA a sauté sur une mine sur la route de la ville d’Asongo.  « Nos ennemis ont reconnu plusieurs blessés dans cette attaque», souligne une déclaration reçue par la rédaction de Alakhbar. Quatre autres camions de ravitaillement des forces de l’ONU « ont été calcinés le même jour », a encore revendiqué le groupe qui a affirmé avoir pris pour cible un sixième camion de la MINUSMA  « qui a sauté sur une mine au nord de la ville de Gao ». Les jihadistes d’El-Mourabitounes ont revendiqué l’explosion d’un engin des forces de l’ONU et la mort de plusieurs personnes à l’est d’Asongo. La ville même a été la cible de tirs de roquettes de la part du groupe, selon la déclaration. Un communiqué de Presse de la MINUSMA du 4 janvier condamne l’attaque terroriste sur ses Casques bleus dans la région de Gao. « Un engin explosif a explosé lors du passage d'un véhicule transportant des troupes du contingent du Niger de la MINUSMA sur la route entre Asongo et Menaka dans la région de Gao. L’attaque a fait six blessés, dont trois avec des blessures graves. Leur évacuation à Asongo est en cours et ils seront transportés dans la journée à Gao pour un traitement médical plus approprié. La MINUSMA condamne dans les termes les plus forts cette lâche attaque terroriste sur les soldats de la paix et  réitère son appel à tous les acteurs en présence sur le terrain impliqués dans le processus de paix en cours de tout faire pour prévenir les attaques sur les casques bleus et d’assurer que les responsables de ces crimes soient identifiés et traduits devant la justice ».
Alors que AlQaida au Maghreb islamique (AQMI) revendique l’attaque contre Nampala, l’organisation terroriste indique avoir quitté cette ville emmenant plusieurs otages maliens, toujours selon Alakhbar. Selon la source d’Aqmi qui a parlé à notre confrère, la ville de Nampala, près de la frontière mauritanienne, était tombée, lundi matin, sous le contrôle des combattants d’AQMI «sans rencontrer de résistance ».
Quelques jours après la liberation par le Mali du Jihadiste Ag Wadoussene échangé contre l’otage français Lazarevic, l’opération Barkhane  a éliminé le chef d’al-Mourabitoune, Ahmed al-Tilemsi.
B. Daou
SourceLerepublicainmali

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