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vendredi 9 janvier 2015

Neuf mois après sa nomination : Le PM Moussa Mara limogé


Il n’y a jamais fumée sans feu. Cet adage s’est confirmé hier, par la vérification des rumeurs persistantes qui s’étaient emparé de la capitale malienne ces dernières semaines.

Le Premier ministre Moussa Mara a été finalement limogé hier jeudi, 8 janvier 2015. Selon des sources bien informées, c’est à la demande du Président Ibrahim Boubacar Kéita qu’il a présenté sa démission, contrairement à son prédécesseur Oumar Tatam Ly, qui a claqué la porte le 5 avril 2014. Ibk n’a pas mis du temps pour lui trouvé un successeur. Là aussi les rumeurs ont été confirmées, c’est Modibo Kéita qui le remplace. La gestion de Moussa Mara à la tête de la primature a été l’une des plus chaotiques sur le triple plan politique, sécuritaire et économique. Sa tendance à dissimuler à tout prix les marchés douteux, l’affaire de l’avion présidentiel (le Boeing 737), et sa politique de plus royaliste que le roi, l’ont amené à ne pas jouer le jeu de la transparence dans la gestion des affaires publiques, à cacher la vérité au peuple y compris devant la représentation nationale, et de surcroit au cours des débats autour de sa Déclaration de politique générale. Ce que certains ont qualifié de « mensonge d’Etat ». A la demande de certains députés de présenter sa démission, le Premier ministre Moussa Mara de leur infliger un refus catégorique : « ntè, ntè ta yôrôssi », (je n’irai nulle part, je ne démissionnerai pas). Il est maintenant loisible à ces élus du peuple, de lui répondre, « Mara i t’aara », (Mara vous êtes parti).
Moussa Mara
Moussa Mara, Premier Ministre du Mali
Retour sur une gestion chaotique
La visite du Premier ministre Moussa Mara à Kidal a alimenté la polémique. Là aussi, le désormais ancien Premier ministre a fui ses responsabilités, pour rejeter l’accusation sur notre armée, qu’il avait jetée en pâture. Ce fut le comble de l’irresponsabilité lorsqu’il a tenu vaille que vaille à se rendre à Kidal, contre tout bon sens, au moment où le Mali avait le plus besoin de négociation avec les groupes rebelles. Raisonnant comme un vulgaire type, le Premier ministre et certains de ses soutiens, répondaient à ceux qui lui disaient que cette visite n’était pas opportune, que Kidal était au Mali, et qu’il pouvait aller partout au Mali, en tant que Premier ministre du Mali. Son prédécesseur, Oumar Tatam Ly, qui au moins travaillait avec la tête, avait renoncé deux fois à aller à Kidal, craignant de créer l’irréparable : l’embrasement du climat et la dégradation de la situation sécuritaire. Donnant la priorité à son égo, plutôt qu’à l’intérêt général, Moussa Mara s’est rendu à Kidal le 17 mai, occasionnant une mobilisation de tous les moyens militaires dont disposait la Minusma pour la protection de sa mission. Les affrontements sanglants que cette visite a occasionnés, en endeuillant le Mali avec des dizaines de morts civils et militaires, n’ont pas suffit. Celui qui se voulait brave, bien qu’ayant quitté Kidal sur la pointe des pieds, a déclaré le Mali en guerre et engagé l’armée malienne en reconstruction dans une guerre aux issues incertaines le 21 mai. On connait le reste. « Nous avons perdu la bataille, et c’est ce qui explique qu’on ne parvient pas à avoir un accord à Alger ». C’est la lecture que font des hommes politiques et des leaders de la société civile.

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