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mardi 2 décembre 2014

Le Président guinéen Alpha Condé reçu en audience par le Président de la République Macky Sall

L’OBS – La tension est palpable entre Macky Sall et Alpha Condé. Le Président guinéen ne digère toujours pas la fermeture des frontières du Sénégal avec la Guinée à cause d’Ebola. Lors de la cérémonie d’ouverture du 15e sommet de la Francophonie, le Président guinéen n’a pas daigné prononcer le nom de son homologue sénégalais. Pour lui, le plus important, c’est le peuple sénégalais.
Pourquoi avoir snobé Macky Sall ? : «Je dois beaucoup au peuple sénégalais. D’abord en 1991, lorsque j’ai failli être assassiné, je me suis refugié à l’Ambassade du Sénégal. Quand j’étais en prison, j’ai eu le soutien du peuple sénégalais. Je me suis marié au Sénégal. J’ai eu des problèmes par exemple avec le Président Me Abdoulaye Wade, mais j’ai estimé que tout cela n’est pas important. Ce qui est important, c’était de rendre hommage au peuple sénégalais. J’ai aussi une opinion publique en Guinée. Si je dois parler aux Sénégalais, je dois aussi rendre compte à mon peuple. Donc, j’estimais que c’est le peuple sénégalais que je devais remercier. Quand on suit la situation en Guinée, on doit comprendre que je dois remercier le peuple sénégalais. Parce que quand je retournerai, j’aurais aussi mon opinion en face car c’est le peuple guinéen qui m’a élu.»
Problème personnel avec Macky Sall ? : «Macky Sall est mon jeune frère, je n’ai pas de problème avec lui. Mais si je dois défendre les intérêts du peuple de Guinée… De toutes les façons, ma position est très claire : les peuples sénégalais et guinéen sont frères. Ce qui est plus important, c’est le rapport entre les peuples car les Présidents vont partir, mais les peuples resteront. Je ne veux pas que les Présidents créent des problèmes entre les peuples.»
Fermeture des frontières : «La meilleure façon de faire venir les gens, c’est de fermer les frontières. Parce que quand on ferme les frontières, les gens passent par des pistes. Je ne stigmatise personne. Je dis simplement que si votre voisin dit que votre chien est enragé, comment voulez-vous que les autres n’aient pas peur de votre chien ? Nous avons pris toutes les mesures à l’aéroport. Il y a un vol régulier d’Air France, je ne vois pas pourquoi protéger un peuple contre un autre. Il est plus simple de mettre des dispositions au niveau des frontières pour empêcher les malades de circuler que de fermer les frontières. Des gens paient 50 000 FCfa ou 10 000 FCfa pour passer. Cela veut dire que le peuple guinéen peut mourir, ce n’est pas le problème du peuple sénégalais. Est-ce qu’être malade est un crime ? Je suis panafricain.
Présidentielle 2015 : «Pour ma candidature, c’est le parti qui va décider de m’investir comme candidat ou non. Je ne fais pas de la politique électoraliste. Mais ce qui m’intéresse, c’est qu’est-ce que je vais laisser au peuple guinéen ? Je veux créer les bases d’un véritable développement.»
Candidat consensuel africain : «Quand on voit ceux qui parlent français, le grand nombre se trouve en Afrique. Tout le monde était d’accord que si l’Afrique présentait un seul candidat, tout le monde allait le soutenir. Nous parlons de panafricanisme, mais très souvent dans nos comportements, c’est le contraire. C’est évident qu’en toute logique, le Secrétaire général de la Francophonie doit être un Africain. Jusqu’à hier (samedi : Ndlr), nous avons essayé de trouver un consensus, mais nous n’y sommes pas parvenus. Evidemment, c’est très gênant. On n’a pas réussi à se mettre d’accord. Etant donné que le Sommet portait sur la jeunesse et les femmes, c’est un grand signe. On peut se demander pourquoi l’Afrique n’a présenté que des hommes. C’est une défaite à deux niveaux : la première, c’est qu’on n’a pas présenté de femme, et la deuxième, c’est qu’on n’est pas arrivé à tomber d’accord sur un seul candidat. Nous allons tirer les leçons pour l’avenir.»
Succession de Diouf : «Le Président Diouf a tellement élevé la Francophonie, qu’il sera très difficile de lui succéder. J’avais pensé que le temps qu’on trouve un candidat, il était bon qu’on prolonge d’un an le mandat de Diouf. Il a donné une autre dimension à la Francophonie. On doit se poser la question de savoir ce que doit être l’après Diouf. C’est très difficile de trouver quelqu’un qui va maintenir la Francophonie au niveau où Diouf l’a mise.»
CHIMERE JUNIOR LOPY

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