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mardi 2 décembre 2014

Education : Guy Arsène Bahoussa évoque la lutte contre le redoublement

Inspecteur itinérant au ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Guy Arsène Bahoussa a fait récemment une étude sur le redoublement de la classe de troisième au Congo-Brazzaville, notamment de 2002 à 2012. 
La rédaction de cette étude s’inscrivait dans le cadre des exigences du cours de Politiques d’encadrement et services adaptés ETA 6979 en vue de l’obtention du Diplôme d’études supérieures spécialisées en administration de l’éducation, à l’université de Montréal au Canada. En effet, selon lui, le redoublement de la classe de troisième qui marque la fin du cycle de l’enseignement de base obligatoire au terme de la loi scolaire, représente un véritable défi à relever. La troisième étant la classe terminale du cycle, le projet de lutte contre le redoublement devrait, a-t-il insisté, commencer dans les classes antérieures. « Convaincus que l’échec est l’antichambre du succès, les gestionnaires du système éducatif congolais utilisent le redoublement comme moyen pour corriger les lacunes des enfants en difficultés d’apprentissage. Au regard des résultats au Brevet d’études du premier cycle (examen-bilan des apprentissages du cycle fondamental) depuis dix ans d’une part, et en nous référant à la théorie, notamment les écrits des chercheurs d’autres part, nous nous rendons compte que le problème est loin d’être résolu. L’échec reste constant », a indiqué Guy Arsène Bahoussa.
Après avoir fait l’état des lieux de la situation du redoublement dans le pays et passé au peigne fin le contexte congolais, il a invité les enseignants à se mobiliser autour d’une vision qui privilégie, entre autres, l’apprentissage des élèves, la pratique de l’évaluation formative et le travail d’équipe: « Pour obtenir l’adhésion l’équipe-école, nous devons faire preuve de leadership et de bonne gouvernance. Il est une évidence que l’école a une grande responsabilité dans la réussite ou l’échec de l’apprenant. Le caractère infaillible de l’enseignant est un mythe que l’on doit déconstruire. D’où l’intérêt pour lui de se questionner au quotidien sur sa pratique professionnelle : pourquoi tel élève ne réussit-il pas ? Suis-je vraiment étranger aux contre-performances de tel autre ? »
S’agissant des résultats au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) depuis une décennie (2002-2012), au regard du tableau, chaque année, plus de la moitié des candidats présentés, échouent et sont donc tenus de redoubler la classe.
Cause de ces échecs
S’appuyant sur le rapport du conseil national de l’enseignement de 2012, il a mentionné que la plupart des enseignants rejetteraient la responsabilité de ces échecs sur les apprenants, les pouvoirs publics et les parents. Pour eux, les élèves  ne veulent pas apprendre, ils s’adonnent plutôt à la facilité et au manque de respect pour les enseignants qui sont censés leur transmettre les connaissances. « La responsabilité des  pouvoirs publics réside en ce que les ressources allouées au secteur de l’éducation sont en deçà des besoins. Ainsi, on note dans nombre d’établissements du secondaire, l’absence de bibliothèques, de laboratoire de l’outil informatique et parfois même du matériel didactique élémentaire. Le déficit quasi-chronique en enseignants surtout ceux des sciences exactes fait qu’on ait des ratios de 500 élèves pour un enseignant », a rappelé Guy Arsène Bahoussa.
Quelques suggestions pour relever les défis
Accorder la première place à l’apprentissage, c’est-à-dire la prise en main de la classe par l’enseignant ; se placer dans une dynamique de développement des compétences ; promouvoir le soutien pédagogique et la pratique de la pédagogie différenciée ; favoriser le travail en équipe ; la gouvernance et management, ainsi que le leadership et le pilotage pédagogique.
Parfait Wilfried Douniama

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