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mercredi 5 novembre 2014

Transition politique au Burkina : Pression de l’extérieur, pression à l’intérieur

Après avoir invité le Conseil supérieur de la communication et le Conseil constitutionnel à jouer davantage à l’apaisement, le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida a reçu des représentants de l’ONU, de l’UA et de la CEDEAO venus pour « faire avancer le débat » dans le sens d’une sortie paisible de crise politique. C’était le mardi 4 novembre 2014, à Ouagadougou.


Transition politique au Burkina : Pression de l’extérieur, pression à l’intérieur
La première personnalité à être reçue, c’est la présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC), Nathalie Somé, accompagnée de ses collaborateurs. Faisant le point de cette entrevue, Mme Somé a laissé entendre que les nouvelles autorités ont émis le souhait de voir le CSC « très regardant en ce moment sur la gestion de la communication, surtout de l’information ». Il s’agit en réalité d’une invite qui, semble dire Mme Somé, est bien fondée. En effet, précise-t-elle, « Il y a des informations qui ne sont pas des messages apaisants ».
Or, il convient par ces temps qui courent, d’avoir « un langage mesuré et un ton mesuré pour que les Burkinabè sachent que c’est une période difficile », a indiqué Mme la présidente. Pour ce faire, il faut, précise Mme la présidente, « Que le journaliste sache qu’il a une responsabilité sociale dans ce qui se déroule aujourd’hui dans notre pays ». Aujourd’hui encore, la première responsable de l’institution burkinabè de régulation de la communication a rappelé que « La meilleure manière d’exercer sa liberté d’expression, c’est de connaître les règles ». Et ces règles, ce sont celles de l’éthique et la déontologie, propres à l’exercice véritablement utile de la profession de journaliste.
Avec le président du Conseil constitutionnel, Albert Dé Millogo, l’on ne saura que très peu de choses. « Nous avons échangé essentiellement sur la situation nationale et sur la question des procédures de droit » ; c’est ce qu’a laissé entendre M. Millogo, sans autres précisions en dépit de l’insistance des journalistes. Mais de quelles procédures s’agit-il ? Peut-être de celles que prévoit la Constitution – elle-même sous communiqué suspensif – en cas de vacance du poste de président du Faso telle qu’il en est actuellement. En effet, aux termes de l’article 43 de cette Constitution, après constat – de sa propre initiative ou s’il est saisi à cet effet – de la vacance de ce poste, le Conseil constitutionnel confie l’exercice des fonctions du président du Faso au président du Sénat. Dans ce sens, l’exercice des charges du magistrat suprême pourrait revenir au président de l’Assemblée nationale ; du moins, selon les textes.
Laconique, l’a également été l’émissaire de l’Union africaine Edem Kodjo, accompagné de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations-Unies, Ibn Chambass, du président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Désiré Kadré Ouédraogo, et d’autres personnalités porte-voix de la communauté internationale. « Nous avons essayé de voir dans quelle mesure nous allons faire avancer le débat » ; c’est tout ce que M. Kodjo a confié à la presse. ‘’Faire avancer le débat’’, c’est sans doute dans le sens d’une transition civile. C’est du moins ce que l’on peut deviner, quand on sait ces représentants de la communauté internationale - qui ne sont pas à leur première entrevue avec les nouvelles autorités burkinabè – ont exhorté à la mise en place d’un organe transitoire sous la direction d’un civil.
Fulbert Paré
Balguissa Sawadogo
Lefaso.net

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