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mercredi 5 novembre 2014

La politique environnementale au menu des débats

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L’OBS – Aujourd'hui,  5 novembre prochain, des audiences publiques auront lieu dans l’enceinte de l’usine Dangote à Pout. Une occasion pour les populations environnantes d’exprimer leurs attentes sur la troisième cimenterie du pays. Surtout que la presse avait annoncé que des villages ont décidé de porter plainte contre l’usine pour pollution environnementale.
En prélude à l’ouverture prochaine de la cimenterie Dangote, une journée d’audiences publiques est prévue mercredi prochain. Elle sera présidée par le président de la communauté rurale de Keur Moussa (regroupant 36 villages, dont Galane, où est installée l’usine). Et les villages de Séne Serere, ouolof et Ngomène, initiateurs de la plainte, seront de la partie.
Un maître chanteur, instigateur de la plainte
Le président de la communauté rurale de Keur Moussa, Momar Cissé, par ailleurs maire de ladite commune rurale, confie qu’il n’est pas au courant de cette plainte et, le cas échéant, ne peut pas cautionner un tel acte. «L’usine Dangote ne peut pas polluer l’environnement. Parce qu’elle a été construite avec les nouvelles technologies respectant les normes environnementales. J’ai été informé de cette plainte par des médias. Alors que je suis le Pcr. Une telle procédure ne pourrait avoir un impact sans que je sois saisi. Et le sous-préfet m’a même interpellé sur la véracité de cette requête. Toutefois, j’ai été informé qu’une personne à qui l’usine a refusé un projet, est derrière cette plainte attribuée à des villages. Mais toutes ces choses seront évoquées mercredi prochain lors des audiences publiques. Et les villages cités dans la plainte seront présents».
8 villages impactés par l’usine
Le village de Galane sera délocalisé de son site actuel. Car c’est le seul village où l’usine a implanté ses équipements. Ce qui fait dire au chef de village que nul n’est mieux placé  pour diligenter une plainte contre l’usine pour pollution. «J’avoue que dans le passé, lorsque l’usine testait ses machines, il y avait une pollution sonore. Mais il n y avait pas de poussière. J’ai entendu dire que des villages environnants ont porté plainte contre Dangote, mais notre village, qui est le plus impacté par l’installation de l’usine, n’en fait pas partie», explique Oumy Bâ, chef du village de Galane. Et de poursuivre : «L’usine est en train de nous construire des logements et nous allons bientôt déménager. Mieux, les responsables de l’usine nous ont également promis d’autres terres pour que nous puissions continuer nos principales activités, que sont la culture et l’élevage».
Les émanations de poussière de la carrière 
Généralement, les carrières dégagent beaucoup de poussière. Et le groupe Dangote, qui a été interpellé sur la question, renseigne qu’il s’est doté d’une nouvelle technologie. «Les carrières de Dangote sont dotées de machines de dernière génération, appelées  surface mining. Ici on n’utilise pas de tirs de mine, qui entraînent les fissures dans les maisons environnantes», confie un technicien du groupe. Pour ce qui est du respect des normes environnementales, Dangote  révèle dans un document que «tous les halls de stockage de matières sont couverts, de même que les bandes convoyeuses de matières sont couvertes». Le technicien mentionne également que l’usine dispose «de nombreux filtres à manches ; sur chaque jetée de matière, il est placé un filtre, un brûleur de type low NOx, des filtres électrostatiques (ESP) et des bag houses. L’émission maximale est limitée à 30 mg/m3. Le process possède des analyseurs à gaz en ligne : CO, NOx, O2…..et des  cheminées équipées de dust monitoring. Un système de refroidissement qui permet d’économiser plus que 80% d’eau quand le broyeur cru est en marche. C’est un système très innovant. Dangote  a une politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) bien définie. Les routes sont bétonnées. Un effluent plant pour recycler 80% des eaux de drainage de l’unité traitement des eaux. Un système de gestion pour traiter tous les déchets».
Opération de charme pour les femmes de Pout
A quelques mois de l’ouverture officielle de l’usine, le groupe Dangote effectue les derniers réglages. Et la semaine dernière, une partie de la restauration du personnel de Dangote group a été attribuée à des femmes de Pout. «L’usine nous a promis la restauration d’une partie du personnel 24h/24. Nous avons rencontré des membres de l’usine jeudi dernier. Notre Gie qui regroupe 50 personnes, va partager la restauration avec le Gie Tenn Bi de Pout», explique Mbouyta Diallo, présidente des femmes vendeuses.
Mamadou SECK
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