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lundi 3 novembre 2014

Edito : Quel sort pour les rebelles maliens au Burkina?

Edito : Quel sort pour les rebelles maliens au Burkina?
Sous la pression de la rue, le Président du Faso, Blaise Compaoré, a abdiqué le vendredi 31 octobre dernier. Aux dernières nouvelles, il se trouve à Yamoussoukro,  chez son frère et non moins ami Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire. Il aura dirigé son pays de mains de fer durant 27 longues années. Il aura accumulé des frustrations, consécutives à des assassinats, à des vendettas, et autres règlements de compte politiques. Blaise Compaoré aura pactisé  avec tous les bandits armés de la sous-région. D’abord les rebelles du Libéria avec Charles Taylor pour déstabiliser à la fois le Libéria, la Sierra Léone et la Guinée Conakry. Ensuite, ceux de la Côte d’Ivoire pour fragiliser Gbagbo et demander qu’il soit poursuivi par le Tribunal pénal international.
Puis, il héberge et protège les bandits armés de Kidal, au Nord Est du Mali. Il s’implique jusqu’à envoyer un avion spécial à Gao pour sauver le chef du MNLA, Billal Ag Achérif, blessé dans un affrontement avec le MUJAO.
Celui qui est connu comme faiseur de paix est un grand déstabilisateur, qui n’a pas su faire la paix chez lui. Il a été rattrapé par sa malice, son double jeu et son mépris pour son vaillant peuple pacifique.
Maintenant que Blaise Compaoré, le protecteur des rebelles maliens, est parti, quel sera le sort de ces derniers ?
Il semble que beaucoup d’entre eux sont dans des cachettes, certains se sont  recroquevillés sur Bobo Djoulasso. Le départ de Blaise pourrait –il influer sur leur position ? Absolument, parce qu’il représentait un soutien politique et financier pour la branche dirigeante du MNLA et du HCUA. C’est dire que le départ du pouvoir du Président du Faso  est un élément positif pour la paix au Mali. Il constitue une perte énorme pour les indépendantistes de l’Adrar des Ifoghas.
Cette donne doit instruire les belligérants de Kidal afin qu’ils ramollissent leur position et acceptent la main tendue de Bamako et de la communauté internationale pour sceller une véritable paix pour les fils du pays. Il faut qu’ils sachent que toute chose a une fin, que les armes qu’ils possèdent ont une limite et que la situation pourrait rapidement se retourner contre eux. Alors, qu’ils saisissent cette belle opportunité qui s’offre à eux en mi novembre, à Alger, pour entériner le document proposé par la médiation, à savoir, entre autres, l’unicité du pays, sa forme républicaine et sa laïcité. Aucun chantage ne sera toléré après les derniers évènements d’octobre de Kidal, lesquels ont occasionné de pertes en vies humaines de plusieurs soldats de la paix.
Avant de terminer, il faut saluer Ouagadougou qui a fait sa révolution de palais non pas pour satisfaire Bamako ou une autre capitale, mais pour le renforcement de la démocratie et le bien être social des burkinabé. Cette manifestation de rue est un bel exemple qui doit inspirer les populations de la RDC, du Congo Brazaville, du Tchad, du Rwanda, du Burundi et un avertissement pour les chefs d’Etat qui cogitent encore sur une éventuelle modification de la Constitution pour rester au pouvoir.
Chahana Takiou   
Source: 22 Septembre

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