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mercredi 26 novembre 2014

CONFERENCE DE PRESSE : L’opposition oublie les violences faites aux femmes

Le péché mignon qui a toujours été reproché à l’opposition guinéenne, c’est son incapacité à prendre en charge les préoccupations des populations guinéennes, dans leur ensemble à temps. Elle demeure, dit-on, figée sur les questions politiques en général, et celles électoralistes en particulier. Eh bien, la conférence de presse qu’elle a animée ce mardi à Conakry, en aura donné une éloquente illustration. Coïncidant avec la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la rencontre a tout simplement ignoré la question. Une attitude qui n’est pas de nature à convaincre l’électorat féminin.

Miss Guinee - Credits photo GCI/Tabassy Baro

Les principaux leaders politiques de cette opposition étaient pourtant présents à cette conférence de presse. Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Faya Millimono ou encore Jean-Marc Telliano étaient ainsi du rendez-vous. Mais au moment de décliner les revendications qui justifient la date butoir du 15 décembre, Aboubacar Sylla a énuméré :
-          La signature du relevé de conclusions des discussions politiques de juillet 2014 ;
-          La tenue des élections communales et communautaires ;
-          La recomposition de la CENI ;
-          La reprise du 3ème recensement général de la population et de l’habitat ;
-          La mise en place des institutions constitutionnelles qui ne le sont pas encore ;
-          L’arrêt de la persécution des leaders politiques.
Pas un mot donc sur les violences faites aux femmes, dont c’était pourtant la journée internationale.
Les différentes revendications ainsi déclinées par le porte-parole de l’opposition guinéenne, ont en commun le fait de se rapporter tous aux élections. Car même celles relatives au recensement général et aux institutions républicaines s’y rattachent. En effet, la crainte de l’opposition au sujet du recensement, c’est le fait que celui-ci puisse servir de prétexte au gonflement de l’électorat dans les régions favorables au pouvoir en place.
Pour ce qui des institutions républicaines, la revendication de l’opposition fait suite à l’incompétence que la Cour suprême avait invoquée face aux réclamations nées des élections législatives du 28 septembre 2013.
Naturellement, pour des leaders politiques, il est compréhensible que la conquête du pouvoir soit au nombre des préoccupations. Mais de là en faire une préoccupation exclusive et obsessionnelle, il y a comme paradoxe vis-à-vis de l’électorat sur lequel on compte s’appuyer pour conquérir le pouvoir.
En passant sous silence la journée internationale des violences faites aux femmes, l’opposition guinéenne accrédite la thèse selon laquelle les soucis du Guinéen lambda ne sont pas les siens. Une erreur d’approche qui risque de lui coûter cher quand, dans trois semaines, elle voudra que ces mêmes femmes se joignent aux manifestants devant l’aider à faire aboutir ses revendications.   
Fodé Kalia KAMARA
© 2014 GuineeConakry.info

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