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lundi 24 novembre 2014

Cheikh Ould Baya doit-il s’expliquer ?

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altL’ex colonel Cheikh Ould Baya et actuel maire UPR de Zouérate est ces jours ci en grande difficulté par le fait d’une vidéo que les internautes ont semble-t-il, découvert tardivement sur le net. Preuve de ce malaise, et de la gène de l’acteur principal de cette série « Z »,  toutes les vidéo, une bonne dizaine de la campagne du candidat Ould Baya, ont été supprimées de You Tube par leur auteur,  ignorant qu’elles ont été téléchargées et partagées  des centaines de fois. 
  Et,  comme il a coutume de le faire, Notre colonel national, chef de la délégation des négociateurs avec l’Union européenne, envoie ses sbires pour tenter encore une fois de noyer le poisson en accusant tous ceux qui parlent de ces discours, d’antipatriotisme et d’être de « valets de l’Union européenne qui tentent de saper les efforts du colonel Baya en vue d’obtenir un accord favorable à La Mauritanie. » Que les choses soient claires une bonne fois pour toute. Il n’y a aucun mauritanien qui ne voudrait pas que son pays ait l’accord le plus avantageux possible.  Ici il ne s’agit pas de ça,  mais d’aveux délibérées et sans aucune contrainte apparente de la commission d’actes délictuels en l’occurrence de présomption de détournement de deniers publics, de présomption de corruption passive et de présomption de concussion commis par un agent public dans l’exercice de ses fonctions.   Selon Cheikh Ould Baya lui-même, la DSPCM aurait perçu entre 2005 et 2010 48% des amendes de pêche ce qui représente toujours selon lui, une somme comprise entre trois et quatre milliards d’ouguiyas qu’il aurait pris soin de partager avec ses agents.  La première question soulevée est,  sur quel texte se base le colonel pour faire cette répartition ? A notre connaissance c’est l’Arrêté no 2401 du 10 octobre 2007 abrogeant et remplaçant l'arrêté n°160 du 11 Mai 1996 relatif aux modalités d'intéressement des saisissants et intervenant en matière de répression des infractions au CUDC des pêches maritimes et la répartition des fonds de promotion de la pêche et de la surveillance maritime qui réglemente la répartition des amendes. Mais peut être a-t-il été amendé en catimini? Cet arrêt qui, jusqu’à preuve du contraire continue à être en vigueur dispose que le montant des parts du produit des amendes, pénalités et confiscations prononcées pour infraction est reparti ainsi qu'il suit :
• 14% à l'intéressement des fonctionnaires et agents de constatation et de répression des infractions au code des pêches (5% aux saisissants et 9% aux intervenants) ;
• 20% au fonds de promotion de la pêche et de la surveillance Maritime ;
• 4% pour l'équipement et le fonctionnement du Ministère des pêches 10% à un fonds spécial de lutte contre la fraude et la pêche illégale.

L’article 2 dispose que les 14% pour l'intéressement des fonctionnaires et agents de constatations et de répressions des infractions au code des pêches se repartissent ainsi qu'il suit :
• % aux saisissants à terre ;
• 4% à la délégation à la surveillance des pêches et au contrôle en mer 0.85% aux membres des la Commission Consultative de transaction ;
• 0.15% à la Direction régionale Maritime ;
• 4% aux autres administrations ayant participé utilement à la constatation et à la répression des infractions.
L’article 3 dispose lui que le fonds de promotion de la pêche et de la surveillance maritime qui est de 20% est reparti ainsi qu'il suit :
• 10% à la promotion de surveillance au niveau de la DSPCM ;
• 3% pour primes spéciales d'encouragement aux saisissants et autres intervenants en fonction du niveau et de la qualité de leurs prestations au niveau de la DSPCM ;
• 7% pour le renforcement de la communication dans le cadre de la promotion de la pêche et de la surveillance au niveau du Ministère


Article 6 : Les fonds destinés à la promotion de la surveillance au niveau de la délégation (10%), Les fonds revenant à l'intéressement des fonctionnaires et agents de constatations et de répression des infractions au code des pêches (1.4%) Et les 3% destinés aux primes spéciales d'encouragement sont virés dans un compte ouvert par la DSPCM et sont répartis trimestriellement suivant un état établi et signé par le délégué à la surveillance et au contrôle en Mer.
Comme on le voit Cheikh Ould Baya, à moins d’être un prestidigitateur ne peut justifier ces trois ou quatre milliards annuels dont il a avoué avoir disposé pendant cinq ans.  A moins donc que Ould se soit arrogé tout le pactole (48% comme il le soutient dans la vidéo), la répartition ne lui accordait pas ce pourcentage, ni même à toute la Délégation.  Alors inutile de parler des négociations avec l’Union européenne, Ould Baya est peut être le meilleur négociateur du monde, il est peut être le plus patriote de tous les mauritaniens, mais au final il doit rendre des comptes sur ses déclarations de Zouérate. Contrairement à ce que prétendent ses « obligés » ce ne sont pas les négociations avec l’Union européenne qui ont attiré encore une fois l’attention des internautes mauritaniens sur Cheikh Ould Baya mais bien le calvaire de marcheurs de Zouérate dont le dénuement a été mis en parallèle avec la richesse à outrance dont il fait étalage. Parce qu’il faut peut être le rappeler Cheikh Ould Baya est aussi président de la société de gardiennage qui emploie ces marcheurs.

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