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vendredi 26 septembre 2014

Remise du rapport annuel du CNRA : Discours du président de la République, Macky Sall

Remise du rapport annuel du CNRA : Discours du président de la République, Macky Sall
Monsieur le Président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, 

Monsieur le Ministre, Directeur de cabinet du Président 

Monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication, 

Monsieur le Secrétaire Général de la Présidence 

Mesdames, Messieurs les membres du Conseil 

Mesdames, Messieurs, 

J’ai relevé dans le rapport de l’Institution toute l’importance que le Régulateur accorde à la protection de l’Enfant en particulier, du jeune public en général ; j’ai relevé avec satisfaction l’attachement du Conseil au respect par tous, des diversités socio–culturelles ; j’apprécie grandement le recours aux langues nationales pour une plus grande accessibilité des Avis du CNRA. En attirant constamment l’attention des producteurs et diffuseurs d’images de télévision sur l’impérieux respect de nos diversités nationales et sur le nécessaire équilibre dans le traitement des informations, vous matérialisez les préoccupations de l’Etat et prouvez, une fois de plus, votre attachement aux valeurs de la République. En cela consiste votre mission, je veux dire celle du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel. A cela, vous avez ajouté l’ouverture du Conseil à notre espace géographique ouest-africain et au-delà, permettant ainsi un échange d’expériences dont tous les opérateurs peuvent tirer profit pour peu qu’ils se montrent attentifs aux vents qui soufflent ailleurs. Cela, sans rien changer à nos apports aux autres, car en matière audiovisuelle en particulier et de presse en général, le vécu sénégalais est plutôt enviable.  
  
Je le sais, Monsieur le Président du CNRA, Mesdames, Messieurs les Conseillers, Mesdames et Messieurs qui quotidiennement vous mettez à disposition pour aider à faire face aux tâches qu’appelle une bonne régulation du travail des radios et des télévisons au Sénégal, vous faites honneur à vos fonctions. Votre tâche n’est pas facile. Loin s’en faut ! 
  
Cependant, y a-t-il entreprise plus noble que le combat pour la protection du jeune public, le combat pour le respect des différences et pour l’équilibre d’une nation dans toutes ses composantes,  face à des expressions et des interpellations de tous genres, de toutes origines dans les contenus audiovisuels ? Rassurez-vous. Aussi longtemps que le CNRA fera de ces questions des axes forts dans ses Avis et Recommandations, dans sa démarche, le Régulateur pourra compter sur l’Etat pour son accompagnement. Vous avez également beaucoup insisté sur ce qui est considéré comme un acquis non négociable pour le secteur des médias. Je veux dire, la liberté de la Presse. Préoccupation partagée, vous le savez bien. Pour la raison qu’il ne saurait exister dans ce pays, un seul citoyen qui n’a pas eu à saluer le travail remarquable des professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal, aux heures de doute, aux moments d’incertitudes. Leur engagement a fait et continue de faire faire au Sénégal, des pas de géants dans la longue marche de la démocratie ; cette démocratie que nous ne cherchons plus à atteindre, mais à défendre, protéger et consolider. Mais comme le font observer les dialecticiens, toute chose qui évolue porte en elle-même les mutations de sa propre destruction pour peu que se développe un contexte favorable à l’épanouissement de ces mêmes germes. Pour la raison que voila, nous avons besoin d’un questionnement permanent de nos rapports à la démocratie, à ses règles de gouvernance et au traitement de l’Information comme source de sa vitalité. 
C’est en cela que la responsabilité des producteurs et diffuseurs de contenus dans les médias sera toujours convoquée. Les moyens de s’enrichir économiquement ne doivent pas avoir raison des objectifs de préservation de l’unité nationale. Ce nécessaire équilibre ne peut constituer de valeur pour la démocratie que lorsque n’en souffrent ni le  droit du public à la protection de ses droits à la sécurité individuelle et collective, ni la libre expression des droits à la diversité des opinions. Le journaliste et ses moyens de diffusion restent les éléments centraux de cette saine opposition des contraires. L’Homme et l’Outil sont dans leur rôle, lorsque l’action qui leur est imputée au titre de la Communication sociale est menée sans volonté délibérée de nuire, ni insuffisance d’aptitude à porter la mission de former un citoyen armé pour comprendre la démocratie et contribuer à son renforcement. 
Monsieur le Président du CNRA, nous relevons avec satisfaction la démarche innovante que votre équipe de Conseillers et vous-mêmes avez adoptée dans votre communication en direction des diffuseurs d’abord, du grand public ensuite. Le Gouvernement est aussi convaincu que vous, que c’est par la pédagogie qu’il sera possible de faire avancer les chantiers institutionnels dont la conduite autant que la gestion, induisent forcément des changements dans nos agissements quotidiens. Réguler l’audiovisuel est un énorme chantier. Il va l’être davantage avec le basculement de l’Analogique au Numérique. Je voudrais ici saisir l’occasion pour vous féliciter et féliciter le CONTAN dont la conduite de la première phase de transition vers l’échéance de juin 2015 permet de lever progressivement les doutes sur les intentions de l’Etat. 
  
La multiplicité d’offres que va induire le basculement au Numérique va forcément rendre les missions plus complexes, car la Régulation aura forcément à faire face à davantage de diversités et de possibilités, ce qui va conséquemment interpeller des acteurs toujours sous pression, du fait de la nature de leur travail. Le rôle de régulateur, vous prédispose à identifier les intérêts des Journalistes et à les défendre, à décoder les attentes du public en matière d’informations. Les membres du CNRA, femmes et hommes d’expérience et de renommée, disposent également des aptitudes intellectuelles et politiques pour apprécier les missions régaliennes de défense de l’unité nationale et de protection du citoyen et des institutions, sans discrimination d’aucune sorte entre segments ou groupes constitutifs de la collectivité nationale.
  
In fine, je me félicite que la corporation des Journalistes et Techniciens de la Communication sociale décide de renforcer les moyens d’autorégulation dans les médias, aux côtés de la régulation institutionnelle, pour permettre à notre pays de toujours aller de l’avant dans le domaine de l’information utile au bénéfice du plus grand nombre. 
  
Vous avez mon soutien et celui de l’Etat, pour que tout cela se fasse sans préjudice de la libre expression des différences d’opinions. Sans rigueur excessive, ni faiblesse coupable. 

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