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lundi 29 septembre 2014

Guinée Bissau : António Indjai, la chute d'un parrain

António Indjai, le chef d'état-major de l'armée bissau-guinéenne a été limogé le 15 septembre
Putschiste récidiviste recherché par la justice américaine pour complicité de narcotrafic, le chef d'état-major de l'armée bissau-guinéenne était devenu trop encombrant.
Dans les lieux publics de Bissau, on prononçait son nom à voix basse, surtout lorsqu'il s'agissait d'évoquer les nombreux trafics qu'on le soupçonnait de coordonner. De la coupe sauvage de bois au business de la cocaïne, on prêtait au général António Indjai, chef d'état-major de l'armée, un rôle de parrain tropical percevant sa dîme sur chaque cargaison. "L'armée fonctionne de manière collégiale, mais Indjai passait pour le principal organisateur de tous ces trafics", analyse un bon connaisseur du pays.
Et nul, pas même dans la classe politique, ne s'aventurait à défier cet officier balante [l'ethnie la plus importante du pays, très représentée dans l'armée], à l'origine de deux putschs. Le 1er avril 2010, il renversait Carlos Gomes Júnior, le Premier ministre, et se débarrassait de José Zamora Induta, le chef d'état-major, dont il était l'adjoint.
Trois mois plus tard, il était nommé à ce poste clé dans un pays où, depuis l'indépendance, armée et pouvoir entretiennent des relations incestueuses. Il est alors déjà dans le collimateur de Washington, l'ambassade des États-Unis à Dakar ayant estimé que les "actes d'insubordination, d'indiscipline et de mutinerie" attribués à Indjai le rendaient "indigne de diriger les forces armées bissau-guinéennes".
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