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La chute des cours du fer sur le marché international a bouleversé les projections et projets de la société nationale industrielle et minière(SNIM). Son administrateur directeur général a ordonné, début juillet, à ses directeurs de contracter les dépenses afin d’affronter cette nouvelle situation, apparemment inattendue.
Est-ce la fin de la période de prospérité à la SNIM qui a duré presque une décennie au cours de laquelle les prix du fer ont connu une flambée spectaculaire ? Tout porte à le croire, tant les prix du minerai ont chuté d’un coup de 30%. Une situation d’autant plus préoccupante que la société nationale ne s’y attendait pas, ou du moins ne s’y est pas préparée. Résultat : panique et mesures drastiques qui touchent son fonctionnement et son fameux plan d’investissement ‘’Nouhoud’’… La nouvelle a été révélée par l’administrateur de la société qui, à travers une note datée du 7 juillet dernier, a alerté ses directeurs sur la chute des prix du minerai de fer. ‘’Le prix de minerai, aujourd’hui, sur le marché a chuté de 30% par rapport à son niveau de décembre dernier’’, a-t-il écrit dans sa note. Il poursuit ‘’ cette importante baisse, portée par une production additionnelle significative, marque la rupture avec la période de bon prix que nous avons connu ces dernières années’’. Que faut-il donc, le cas échéant, faire ? Apparemment, il n’y avait pas, comme cela devrait être le cas des grandes entreprises, de plan pré établi pour affronter une telle conjoncture… Pire, la société était même portée à l’investissement dans des domaines vraiment éloignés de ce qui devrait être son champ d’action : le fer. Ainsi, tel un établissement financier, elle a prêté 15 milliards ouguiyas à une entreprise privée qui peinait pour continuer les travaux de construction du nouvel aéroport deNouakchott. Avant cela, elle a avait volé au secours de la nouvelle société aérienne publique pour lui acheter, rubis sur ongle, des Boeings pour la maudite somme de 39 millions de dollars. En plus de cela, elle a acheté le blé ici, a construit une usine par là, un édifice par-ci ou équipé tel ou tel projet en souffrance dans le pays… La SNIM faisait tout cela sans se préoccuper des risques d’une éventuelle baisse des prix… Jusqu’au jour où cela arriva… Quelles démarches ? Il n’y avait apparemment plus d’autre choix pour l’entreprise que ‘’d’engager, sans tarder, le réajustement de nos coûts pour tenir compte de cette nouvelle réalité’’. L’administrateur directeur général note dans sa correspondance pour ses directeurs, ‘’je vous invite à prendre, dans l’immédiat, les premières mesures suivantes : réduction de 10% du budget prévu du second semestre pour les rubriques heures supplémentaires, matières consommées en OD, voyages, missions, papeterie’’. D’autres mesures sont annoncées pour faire face à la nouvelle situation de la société minière, pour le moins peu prévoyante. On évoque ‘’l’analyse des budgets prévus en études et assistance techniques pour reporter toutes les études et assistance qui n’ont pas un caractère d’urgence…’’. Autre chapitre sur lequel la SNIM tenterait de réduire les coups : les contrats de fournitures. La note de l’ADG propose de chercher à renégocier leurs prix afin d’obtenir des réductions auprès des fournisseurs. En plus de cela, on évoque ‘’la maitrise du coût des surestaries en conjuguant les efforts sur la disponibilité des produits et la programmation des bateaux’’. La réduction des coûts risque de ne pas s’arrêter à ses mesures et d’atteindre le personnel qui s’attendait à une nette amélioration au niveau des traitements et salaires plutôt qu’à leur stagnation ou même à une mesure de dégraissement du personnel. Cela est d’autant plus préoccupant que la direction de l’entreprise s’est engagée auparavant à satisfaire des doléances des travailleurs. Va-t-elle tenir sa parole ? Quoi qu’il en soit, il est illogique qu’une entreprise du niveau de la SNIM puisse connaitre des difficultés pareilles après une assez longue période prospérité qui lui permettait de parer à toutes les éventualités. On est en droit de demander des comptes…
Mohamed Mahmoud Ould Targui RIMbladi via cridem
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vendredi 26 septembre 2014
Chute des cours du fer : Panique à la SNIM
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