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lundi 29 septembre 2014

28 septembre 1958 : Des compagnons de l’indépendance se souviennent à Labé.


« Le 28 septembre 1958, date historique du referendum, j’étais à Koubia (Préfecture de la région administrative de Labé) où j’exerçais les fonctions de directeur de l’école. Le peuple qui était libéré depuis 1957 par la suppression de la chefferie dite traditionnelle a voté librement. Et c’est ainsi que le résultat global de toute la Guinée est tombé:  1 130 292 Non contre 56 959 Oui. Soit une différence de 1 073 333 » explique doyen Thillagobaya Mountaya, compagnons de l’indépendance, ancien éducateur  âgé de 93 ans. 

El hadj Ibrahima Caba Bah (sur la photo) fonctionnaire à la retraite se souvient également: « le 28 septembre 1958, c’est un évènement évidement important non seulement pour la Guinée mais aussi pour toute l’Afrique. Puisque, ce jour-là, le peuple Guinéen a décidé de rejeter le projet d’une communauté Française. Bon, ça s’est passé paisiblement. Moi personnellement j’étais en France où je passais mes vacances. Donc, j’ai voté là-bas. Mais, je suivais ce qui se passait en Guinée. Je suis rentré le 2 octobre de la même année. »

Naturellement, la liesse se lisait sur tous les visages comme le témoigne Doyen Caba Bah : « c’est dans l’euphorie. Avec l’espoir que ça aurait des horizons de bonheur pour l’ensemble du peuple qu’on a vécu cette date. J’ai participé avant le 28 septembre, à la campagne pour qu’on vote Non. A l’époque j’étais déjà professeur. Et mes camarades qui étaient soit étudiants, enseignants ou professeurs, en bref tout le monde était pour l’indépendance sans savoir trop ce que l’avenir nous réservait » déclare-t-il.  

Même son de cloche chez Monsieur Thillagobaya Mountaya : « c’était la joie, la liesse et moi j’étais aux anges. Pour quoi ? Parce que c’est nous qui avions parcouru le pays pour introduire le PDG RDA. Crée le 14 mai 1947. C’est l’aboutissement d’une longue lutte : le colonialisme, l’impérialisme et le néocolonialisme » renchérit-il.

Mais, quelques années après, c’est la désillusion qui s’installe. Sur ce, El Hadj Ibrahima Caba Bah estime que les politiques qui se sont succédé depuis cette date ont et continuent à montrer leur faiblesse.

« Il y a eu beaucoup d’eau qui a coulé sous les ponts. Il y a eu du bien et du mauvais. Les deux premières années 1958, 1959, d’ailleurs jusqu’en 1960; c’était vraiment l’euphorie. Tous les africains voyaient la Guinée avec espoir. Maintenant, à partir de 1960 ça commencé à dégringolé par suite du fait que les gens n’étaient pas préparés à gérer l’économie. Et malheureusement c’est ce qui continu encore. Hélas !  C’est difficile de faire des comparaisons parce que le monde a changé sérieusement. Mais, les politiques qui ont suivi, en général ils n’ont pas été à la hauteur et ils continuent à ne pas être à la hauteur. Alors, il vous appartient à vous autre nouvelles générations de relever le défi » souhaite El Hadj Ibrahima Caba Bah, fonctionnaire à la retraite et compagnon de l’indépendance Guinéenne.

Bonne et heureuse fête à toutes et à tous.

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