Alors que le Premier ministre moussa Mara annonçait à l’ouverture des journées de Réflexion qu’il était empêché pour maladie, André Bourgeot (anthropologue, Directeur de Recherche émérite au CNRS) réagit et s’explique sur les vraies raisons de son absence à ces journées organisées par le gouvernement sur le thème « Quelles constructions politiques dans la zone sahélo-saharienne ? Réflexion sur les pistes de solutions politiques et sécuritaires pour une sortie de crise au Mali et la stabilité de la zone sahélo-saharienne ». Selon ce connaisseur de la question du nord, «… J’ai annoncé que je me dégageais de toute implication dans cette initiative », souligne-t-il dans une déclaration publiée par l’hebdomadaire Le Reporter.
«Je tiens d’abord à revenir sur l’historique du Colloque international sur la Paix et la Sécurité dans la Bande sahélo-saharienne. En juin, j’ai été sollicité verbalement par Oumar Keïta pour l’organisation du colloque, ce en quoi j’ai été flatté de l’honneur qui m’était fait. J’ai donné une réponse favorable au principe.
On m’a également demandé de proposer des thèmes et des noms d’intervenants. J’ai immédiatement sollicité une lettre de mission, même provisoire, assortie de termes de référence et d’un cahier des charges. Je voulais savoir ce que les autorités maliennes attendaient de moi, puisque c’était une initiative gouvernementale.
A plusieurs reprises, j’ai réitéré cette demande à son Excellence Moussa Mara, Premier ministre, et à Mahamadou Camara, Ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication, par l’intermédiaire d’Oumar Keïta. Je leur en ai moi-même également fait la demande directement par courriel. N’ayant rien reçu des uns ou des autres, j’ai annoncé que je me dégageais de toute implication dans cette initiative. Lors d’un séjour à Bamako, Oumar Keïta a été nommé délégué à l’organisation du Colloque qui allait se tenir les 24, 25 et 26 juillet 2014, au Cicb. À son retour, il a eu la
courtoisie de me présenter deux documents qui avaient été élaborés. L’un concernait la mise en place d’un conseil scientifique, l’autre relevait des thèmes qui devaient être abordés lors de cette réunion, et d’une liste d’intervenants pressentis. J’ai refusé de figurer au sein de ce conseil. Deux ou trois jours après, il m’a appris que, finalement, l’idée de conseil scientifique avait été abandonnée.
Les thèmes et la liste des intervenants demeuraient. Il m’a demandé d’intervenir dans un des panels. Je lui ai clairement signifié qu’en l’absence de toute proposition concrète, et en l’absence de lettre d’invitation, je ne pouvais pas me prononcer sur une telle demande.
Par ailleurs, les dates auxquelles le colloque était programmé correspondaient à celles de ma cure thermale prévue depuis août 2013. Je n’avais ni la possibilité ni l’intention d’annuler cette cure. Ce n’est donc pas au dernier moment que les organisateurs ont été informés de mes intentions. J’ai été stupéfait d’apprendre, par certains de mes amis maliens, qu’à l’ouverture de ce colloque, mon nom figurait encore comme intervenant.
En effet, vendredi 25 juillet, plusieurs personnes, étonnées de mon absence, m’ont demandé si j’étais effectivement malade. Ce sont les raisons pour lesquelles je demande à l’hebdomadaire, Le Reporter, par votre intermédiaire, de publier cette mise au point concernant ma supposée «absence» à ce colloque. J’espère que ces journées d’étude auront été fructueuses et positives pour le devenir du Mali, dans le respect de son intégrité territoriale et dans le rétablissement de la souveraineté et de l’autorité de l’Etat. Que la paix et la sécurité reviennent».
(Propos recueillis le samedi 26 juillet 2014 par Françoise WASSERVOGEL)
Source Le Reporter
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