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jeudi 28 août 2014

Le projet de création des zones économiques spéciales au Congo fin prêt



CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) - Les conditions nécessaires pour la mise en place des quatre zones économiques spéciales en République du Congo sont désormais réunies, selon le ministre Alain Akouala Atipault en charge du département responsable de ce projet qui, une fois bien exécuté, boostera à coup sûr le développement socioéconomique du pays au cours des prochaines.


Vue partielle de la maquette de la zone industrielle de Brazzaville
Vue partielle de la maquette de la zone industrielle de Brazzaville
«En un mot, nous sommes prêts. Car, les bases théoriques mais scientifiques de l’industrialisation de notre pays sont là», a-t-il déclaré, s’adressant le 26 août dernier devant les membres de la haute chambre du parlement.

Selon lui, les études de faisabilité des quatre zones sont bouclées, les sites identifiés, délimités et cadastrés, le cadre législatif sera sous peu examiné et adopté par les deux chambres du parlement après son examen en conseil des ministres, le démarrage des travaux liés à l’aménagement des sites est «imminent».

Un projet à fort impact économique et de création d’emplois

Ces zones économiques spéciales devraient être érigées à Ouesso (département de la Sangha), Oyo/Ollombo (dans les départements de la Cuvette et des Plateaux), Brazzaville et Pointe-Noire. Il est prévu le développement des activités économiques en fonction des spécificités de chaque zone.

Prévue pour une superficie de 64.520 hectares, la zone de Ouesso aura un impact sur le produit intérieur brut (PIB) du pays d’environ 350 millions de dollars américains à l’horizon 2020 et 700 millions de dollars en 2030. Elle sera dédiée aux activités de transformation industrielle de bois en sciage et contreplaqué, et à terme de production des meubles et des constructions ; de préparation, de développement des cultures de palmeraies, de café et de cacao ; de création de l’agro-industrie à travers la transformation des produits de ces cultures.

La zone d’Oyo/Ollombo abritera les activités de transformation des produits agricoles comestibles et non comestibles ; du tourisme ; des services financiers et commerciaux ; de sylviculture ; d’aquaculture et de développement d’une chaîne de froid ; d’horticulture ; d’apiculture et d’agriculture (cacao, café, caoutchouc et palmier à l’huile). Elle s’étendra sur 760.318 hectares et produira 120.000 emplois en 2032, soit 6500 par an, avec un impact sur le PIB de 1,528 milliards de dollars américains en 2032.

La logistique, les matériaux de construction (ciment, granulats, briques, carreaux, tôles, PVC, etc.), les cultures de manioc et de canne à sucre pour la production des biocarburants, l’horticulture et l’huile de palme font partie des activités à développer au niveau de la zone de Brazzaville qui couvrira 164.100 hectares. Il est également attendu à partir de cette zone, la création de 21.000 emplois en 2020 contre 43.000 en 2030. L’impact sur le PIB étant de 0.7 milliards de dollars en 2020 et 1.7 milliards de dollars en 2030, soit environ 40% du PIB hors pétrole actuel.

S’agissant de la zone de Pointe-Noire (3.150 hectares), le gouvernement prévoit d’y développer les produits pétroliers raffinés ; les industries des aliments et des boissons ; les métaux et ingénierie ; les produits chimiques ; les produits minéraux et non métalliques ; les bois et les produits dérivés ; la production des produits en plastique ; le papier et les produits dérivés ; l’imprimerie et l’édition ; la verrerie ; l’installation et la réparation des machines et équipements.

Les études de faisabilité des zones d’Oyo/Ollombo et Pointe-Noire ont été effectuées par les cabinets Surbana et Jurong de Singapour. Celles des zones de Brazzaville et Ouesso ont été réalisées par le consortium des cabinets Quantic, Bain & Compagny, Gide Loyrette Nouet et Egis. Ce sont ces études qui ont défini les filières industrielles et le type d’activités à développer dans les zones économiques spéciales.

«Dès notre prise de fonction (en 2009 NDLR), nous avons effectué des missions à l’Ile Maurice, Singapour et en Chine pour savoir quels ont été les modes opératoires qui ont conduit au succès dans ces pays», a indiqué Alain Akouala Atipault.

Sur l’arsenal juridique, le ministre des zones économiques spéciales a épinglé quelques textes juridiques qui se trouvent, selon lui, au secrétariat général du gouvernement. Notamment, les avant-projets de loi instituant le régime de la zone économique spéciale, portant création de l’agence de planification des zones économiques spéciales et de l’autorité de régulation des zones économiques spéciales. Au titre des textes réglementaires, il a mentionné les quatre projets de décrets portant création des quatre zones économiques spéciales.

Le budget de l’Etat exercice 2014 prévoyait une ligne de 24 milliards de francs CFA pour les activités concourant au projet des zones économiques spéciales. Cette subvention a été ramenée à 4 milliards de francs CFA à la suite du réajustement du budget de l’Etat, a expliqué le ministre des zones économiques spéciales. Ce budget de l’Etat congolais est passé d’environ 4192 milliards de francs CFA à près de 3932 milliards de francs CFA.

Le ministre chargé des zones économiques spéciales a par ailleurs signifié aux sénateurs la nécessité pour le gouvernement congolais de passer à l’étape supérieure du projet des zones économiques conformément aux résultats des études de faisabilité.

«Les experts qui font de la prospective de l’économie mondiale estiment que nous avons à compter de maintenant une fenêtre d’opportunité historique de cinq ans pour jeter les bases de la diversification de l’économie congolaise. Ce délai correspond également à la validité scientifique de nos études de faisabilité. Au-delà, elles deviendront obsolètes», a-t-il dit.


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