Temps Forts
- Dans quelques jours, le peuple mauritanien vivra la cérémonie
d’investiture du nouveau Président élu le 21 juin 2014. Ce jour marquera
le début d’un nouveau quinquennat que nous voulons davantage
constructif, le précédent ayant consacré le renforcement de la sécurité
de notre pays pendant son premier mandat.
En fait, au milieu des années 2000, face de la porosité de nos
frontières, nombreux étaient les observateurs qui s’attendaient au pire,
persuadés qu’ils étaient, que notre pays serait livré à la guérilla
transfrontalière et au terrorisme. Dieu merci, il n’en fut rien.
Le professionnalisme de notre armée, désormais mieux outillée, a non
seulement mis notre pays à l’abri des mouvements et des menaces
terroristes, mais plus, il a conféré à nos forces de sécurité un rôle
central dans les opérations de maintien de la paix à l’intérieur de nos
frontières, dans notre sous région et au-delà.
Aujourd’hui que s’ouvre un nouveau quinquennat, les acquis doivent être
pérennisés pour le plus grand bonheur de nos populations. Parmi les
actes forts à engager, le renforcement du pouvoir judiciaire, notamment
par l’édification d’un rempart de sécurité communément appelé « Justice dans un Etat de droit ».
En effet, notre pays, voire, la vie démocratique, ne se porteraient que
mieux avec une profonde mutation du pouvoir judiciaire. Aujourd’hui, le
citoyen veut d’une justice forte, moderne et dynamique à-même de
l’accompagner et de l’aider à répondre avec efficience aux différents
défis que lui posent la société et le monde.
Force est de constater les nouvelles formes de défis - très complexes- qui s’invitent aux problèmes qui se posent à la Mauritanie :
la criminalité transfrontalière, la cybercriminalité, les crimes et
délits économiques et électroniques, l’engorgement des juridictions,
ajoutés aux multiples revendications sociales et aux dérives du discours
politique qui tendent de plus en plus vers la xénophobie, le racisme,
le tribalisme, le communautarisme et le régionalisme, constituent des
motifs de refondation du pouvoir judiciaire dans notre pays.
Seule l’observation stricte des règles de l’Etat de droit pour tous,
dans le cadre d’une justice forte, indépendante et consciente de son
devoir et de sa mission, peut nous amener à transcender ces écueils qui
plombent le développement.
Une justice pour tous, qui s’assume et qui joue pleinement son rôle, est
forcément une véritable forteresse de sécurité, outil de premier ordre
de développement et partant, une référence chez nous et au-delà de nos
frontières.
Il faut nécessairement renforcer l’ordre judiciaire et l’ordre
administratif, les deux composantes du pouvoir judiciaire, gage de
sécurité et d’épanouissement du pouvoir exécutif. En réalité, et au
demeurant, la séparation des pouvoirs n’est qu’organique. Les pouvoirs
ne sont ni antagonistes ni séparés ; leurs fonctions se confondent et se
complètent puisque l’objectif étant un contrôle mutuel de l’ensemble
des pouvoirs, afin d’empêcher des dérives autoritaires.
Lors de la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la
République, symbole du pouvoir exécutif, les pouvoirs législatif et
judiciaire seront présents. Le quatrième et le cinquième pouvoir que
sont la presse et les institutions monétaires seront aussi représentés.
Alors, quelle formidable occasion d’annoncer- en votre qualité de Garant
de la constitution et du bon fonctionnement des institutions, Président
du Conseil Supérieur de la Magistrature, Chef suprême des Forces Armées et de Sécurité
- l’entame d’une profonde mutation du pouvoir judiciaire dans notre
pays ! Une telle réforme ne pourra que constituer une plus value à notre
démocratie.
Comme tous les Mauritaniens épris de paix et de justice, nous espérons
durant ce quinquennat, pouvoir mettre à la disposition de notre peuple,
notre modeste compétence pour l’édification d’une justice moderne,
dynamique et forte au service de notre chère patrie, la Mauritanie.
Amine.
Vive la Mauritanie Forte,
Vive la Démocratie,
Vive Le Bloc Objectif
Cheikh Sidi Mohamed Ould Cheina
Fondateur et ancien Président de l’Observatoire Franco-Mauritanien pour
L’Education et la Promotion des Droits de l Homme -OFMEP DH
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