Le président de la république Ibrahim Boubacar Kéïta serait-il pris en étau par des conseillers qui agissent en son nom et dans son dos? Cette interrogation n’est pas innocente puisqu’en apprenant par notre confrère l’Indicateur du Renouveau, dans son édito « En un mot » du vendredi 25 juillet 2014, sous le titre « les frères Drabo, personna grata », le Président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta est devenu « fou furieux » contre ceux qui se livrent à de telles basses manœuvres dans son dos. En attendant que son directeur de cabinet ne lui fasse toute la lumière sur cette affaire, IBK demande à Gaoussou Drabo de poursuivre son travail d’analyse dans le quotidien national. Des analyses qui lui servent plus aujourd’hui, lui IBK en tant que chef de l’Etat que les mensonges et autres manœuvres de conseillers « toxiques » pardon techniques.
Evidemment quand nous avons appris l’information, comme nombre d’entre vous, nous étions surpris, et surtout indignés. Mais nous nous sommes réservé le droit du doute qu’IBK ne soit associé à cette bien honteuse manœuvre. Et nous avions raison.
Mais diantre, pourquoi les si proches du Président se donnent ils le malin plaisir de comploter contre leur mentor ? Seraient-ils en mission de déstabilisation de la première institution du pays ? Ou simplement veulent-ils profiter de leur position à la présidence pour régler de petits comptes personnels ? Où encore sont-ils là pour leurs intérêts inavoués ?
Hier c’était l’ORTM où le service de communication du président de la République pilote allègrement la désignation des journalistes et cameramen qui doivent accompagner le chef de l’Etat dans ses missions. Avec à la clé des menaces dignes d’un régime totalitaire du genre « Si vous protestez ou dites quoi que ce soit, nous allons nettoyer à sec l’ORTM » Est-ce vraiment la voix du chef qui se fait entendre ou une initiative solitaire qui frôle le trafic d’influence qui ne dit pas son nom ?
Aujourd’hui avec l’affaire de l’AMAP, nous pouvons, sans risque de se tromper, de répondre par la négative. Que ce sont plus des initiatives personnelles que des instructions du chef.
Il est donc urgent pour le Président de sévir avant qu’il ne soit trop tard. Trop de maladresses en son nom finiront par détruire définitivement son image qui est déjà suffisamment malmenée dans l’opinion à cause de l’amateurisme et de l’incompétence de ses collaborateurs.
Les faits
Tenez vous bien, les services de la Présidence de la République ont convoqué, illico presso, le jeudi 18 juillet dernier le tout nouveau directeur général de l’Agence Malienne de la Presse et de la Publicité (AMAP) Ousmane Maïga dit « Pélé » l’intimant l’ordre de casser les contrats de collaborateurs extérieurs avec les frères Drabo (Gaoussou et Souleymane) et de les chasser des bureaux qu’ils occupent, donc les « interdire » de poser désormais les pieds à l’AMAP où ils y ont été pendant près de quarante ans. Pour rappel, tous les deux ont servi à l’AMAP comme journalistes, responsables de desks et de la rédaction et directeurs généraux. Aujourd’hui, ils sont admis tous les deux à la retraite et donnent de coups de main (correction et réécriture des articles) à l’Essor. Pour ce travail, la direction de l’AMAP leur a aménagé deux petits bureaux à l’annexe.
Les frères Drabo sont des icônes de la presse malienne. Ils sont régulièrement consultés pour leur expertise dans le domaine des médias et aussi dans l’analyse politique de la situation nationale. Mieux ils ont contribué à la formation et/ou au perfectionnement des dizaines de journalistes qui ont passé par le quotidien national.
Qu’est ce qu’on peut bien reprocher aux frères Drabo pour que les sbires du régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta dans leur paranoïa puissent se comporter de cette manière?
Selon nos informations, les conseillers du Président reprocheraient à l’ancien DG de l’AMAP, Souleymane Drabo d’avoir eu un entretien avec un journaliste du journal français « Libération », dans lequel entretien, il critiquerait la gestion d’IBK. Précisément, Solo Drabo aurait opiné dans cet entretien qu’IBK aurait « multiplié les maladresses ». Autre procès, les « ibkistes » seraient mécontents des analyses politiques dans « l’avenir politique » et des interventions à la télévision de l’ancien ministre de la communication et des nouvelles technologies Gaoussou Drabo. Pour eux, Gaoussou ne saura se prévaloir, étant à la retraite, d’être le chroniqueur du quotidien national l’Essor. C’est pourquoi, il faut mettre un terme à son contrat de « collaborateur extérieur ». Le troisième procès aux Drabo serait probablement l’influence qu’ils pourraient toujours exercer sur Pélé dans l’exercice de sa fonction. Enfin, le procès visiblement le plus sérieux qu’on leur fait, serait leur prétendu rapprochement avec Soumaïla Cissé, l’opposant déclaré d’IBK.
Pour notre part, nous nous disons tout simplement indigner par ce genre de pratique à l’endroit de personnalités qui ont tout donné à leur pays. Nous sommes indignés par cette volonté manifestement méchante et machiavélique d’humilier des personnes qui n’ont eu d’autres torts que servir leur pays. C’est bien dommage que le Mali devienne un pays où il n’est plus envie d’y vivre. Le seul bémol que nous apportons c’est de croire, comme ci-dessus rappelé, qu’IBK est ignorant de cette décision. Sinon pourquoi c’est la Présidence qui se mouillerait dans la micro gestion d’une structure publique alors même que le ministre de tutelle est là. On appelle ça de la déloyauté vis-à-vis du Président et du mépris au ministre de l’économie numérique, de l’information et de la communication Mahamadou Camara.
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