Dans
les prochaines années, la Guinée ambitionne de jouer un rôle de premier
rang en matière agricole à l’échelle continentale. Tel est le défi que
compte relever Madame la ministre en charge de l’agriculture, tout comme
les treize autres points figurant sur sa lettre de mission reçue des
mains du Premier ministre en début d’année. Un peu plus d’un semestre
après son entrée dans le Gouvernement Saïd Fofana III, Jacqueline Marthe
Sultan jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Même si elle reconnaît
que la machine n’est pas encore bien huilée, elle reste cependant
optimiste. La relance de la filière mangue-ananas, les surfacturations,
la campagne agricole, Ebola… sont des sujets sur lesquels elle a bien
voulu se prononcer en dépit de son calendrier chargé.
Guinéenews© : Madame
la ministre, merci de nous recevoir pour cette interview qu’on pourrait
qualifier d’exclusive. Car, c’est la première fois que vous vous prêtez
à cet exercice face à la presse privée depuis votre arrivée à la tête
de ce département.
Jacqueline Marthe Sultan :
De façon très privée, peut-être oui ! Sinon, j’ai tenu une conférence
de presse. Je ne sais pas si Guinéenews© était présent. Oui ! A un média
privé, surtout en ligne comme Guinéenews©, oui !
Guinéenews© : Cela
fait deux à trois mois, ou un peu plus, que vous êtes à la tête de ce
département. Dans quel état avez-vous trouvé ce ministère ?
Jacqueline Marthe Sultan:
Notre décret date quand même de janvier 2014. Ça nous fait un peu plus
de cent jours. On est à peu près à six mois d’activités. Le département,
je l’ai trouvé en bon état. Comme tous les autres départements, nous
prenons en charge des activités entamées par nos prédécesseurs. L’État
étant une continuité, il nous revient de continuer l’action de nos
prédécesseurs. Et puis, essayer d’améliorer ce qui a besoin de l’être.
Guinéenews© :
« Améliorer ce qui a besoin de l’être », dites-vous. Dans le programme
de société du Président de la République, l’agriculture fait partie des
priorités. Dès votre nomination dans le Gouvernement Saïd Fofana III,
chacun des ministres a reçu une lettre de mission. Que disait la vôtre ?
Jacqueline Marthe Sultan :
Comme tout le monde, j’ai reçu ma lettre de missions qui se déclinait
en quatorze points. Le premier point, est l’appui à la campagne
agricole. Cet appui, dans sa dimension qualitative, consiste
essentiellement à améliorer l’accès des intrants aux paysans, l’approche
filière, la recherche et le développement, l’appui-conseil et tant
d’autres. Tous ces aspects ont été déclinés dans le cadre de l’appui à
la campagne agricole ainsi que d’autres points. Je ne vais pas vous
citer tous les quatorze. Il y a entre autres l’aménagement de la plaine
de Koundian. C’est quand même un effort substantiel que le gouvernement
fait, c’est une première. On a fait 1 000 ha avec une maîtrise totale de
l’eau, c’est un ouvrage important qui va se construire sur deux ans.
Par ailleurs, il y avait également la mise en place de fermes agricoles
entre autres. Il y a des projets structurants tels que le Projet
d’urgence agricole d’appui et de productivité agricole (PUAPA) II
financé par la Banque mondiale, qui fait partie de cette lettre de
mission. Essentiellement, cela tourne autour de certaines priorités du
département aussi bien du point de vue institutionnel que du point de
vue action de terrain.
Guinéenews© : Parlant
de priorité, on a l’impression que tous les efforts sont concentrés sur
les cultures vivrières, surtout sur le riz. Qu’en est-il des cultures
de rente, industrielles (café-cacao, coton…) peu pratiquées par les
paysans ?
Jacqueline Marthe Sultan:
Cela tient au fait que nous avons un Plan national d’investissement
agricole et de sécurité alimentaire qui a pour priorité la riziculture.
Ce PNIASA comme on l’appelle, c’est notre feuille de route en ce qui
concerne le développement agricole en Guinée, c’est ce que nous avons
choisi. La riziculture étant l’un des points essentiels au niveau de
l’agriculture et qui a été désigné comme culture qui a un plus grand
potentiel en terme de réduction de la pauvreté au niveau rural. Et
d’autre part, c’est notre aliment de base. Donc, en termes de sécurité
alimentaire et d’autosuffisance, c’est le produit phare. Nous ne
laissons pas de côté le reste des cultures vivrières, mais le riz a une
place de choix. Il ne vous est pas inconnu que le panier de la ménagère
n’est pas forcément constitué de coton ou de café-cacao. L’accent est
mis en terme de sécurité alimentaire à la fois sur les cultures
céréalières : le riz et le maïs, mais aussi sur toutes les autres qui
rentrent dans la consommation courante des ménages, donc de la
population.
Pour
autant, nous ne laissons pas de côté les cultures de rente telles que
le coton, le palmier, l’hévéa, l’anacarde… Nous pouvons même y ajouter
le riz, qui, pour certains, constitue une culture de rente.
Au
niveau du café et du cacao, nous estimons que le café-cacao, par
exemple, si nous voulons nous comparer à des pays comme le Ghana ou la
Côte d’Ivoire, nous avons quand même quelques années de retard. Nous
pouvons faire ce « jump », ce bond, technologique, mais nous avons plus
intérêt à axer nos efforts sur le riz où la Guinée a l’ambition d’être à
la fois autosuffisante, et aussi exportatrice au niveau de la
sous-région.
Guinéenews© : Vous
faites bien d’évoquer le sujet d’autosuffisance et d’exportation. Nous
reviendrons un peu plus loin sur ce point. Mais bien avant cela,
revenons à la subvention de l’État. En effet, chaque année, au titre des
subventions, plusieurs milliards sont injectés dans le secteur de
l’agriculture pour le paiement des engrais et d’autres intrants. Du côté
de votre département, quel est le mécanisme qui est mis en place pour
récupérer ces fonds qui sont alloués aux paysans ?
Jacqueline Marthe Sultan :
C’est vrai que depuis l’arrivée du Président Alpha Condé, des fonds
substantiels ont été mis à la disposition du département de
l’agriculture. Dans le cadre de l’appui à la campagne agricole, qui
s’est déclinée, les trois premières années en appui à
l’approvisionnement en intrants qui se déclinent sous forme d’engrais,
de produits phytosanitaires, de semence de qualité. Cet appui-là, il
faut bien comprendre que c‘est un appui subventionné à hauteur de 57 %
au niveau des engrais. La distribution se fait à travers les Chambre
nationale d’agriculture. La chambre qui représente les quatre collèges
du développement rural, à savoir : l’agriculture, la pêche, l’élevage et
les forêts. Donc, la chambre d’agriculture a eu pour mandat de
distribuer ces intrants et de recouvrer les coûts et la partie non
subventionnée. Lorsque l’Etat subventionne cent milliards par exemple,
il faut comprendre qu’il ne va récupérer que quarante-trois milliards,
soit 37 %. Ces fonds sont logés sur un fonds qu’on appelle ‘’fonds
intrants’’ à la banque centrale de la République de Guinée (BCRG). C’est
un fonds à sens unique. Lorsque le paysan lambda va acheter ces
intrants auprès de la chambre au prix subventionné qui, de nos jours,
est de 135 000 francs le sac de cinquante kilos d’engrais par exemple,
et de 30 000 francs le litre de produits phytosanitaires, d’insecticides
ou herbicides, peu importe, ce sont les deux prix subventionnés, l’Etat
ne récupère qu’une partie qui va directement dans ce fonds et qui est
géré par les services financiers BCRG au Ministère des Finances. Je
précise que le prix des engrais sur le marché était de 280 000 FG à
300 000 FG les 50 kg.
Guinéenews© : On voit que le mécanisme est bien huilé…
Jacqueline Marthe Sultan:
Il n’est pas si bien huilé. Je dois quand même dire ceci. Lorsqu’on
veut faire l’évaluation de l’impact de cet appui, il nous est un peu
difficile d’en mesurer les impacts, parce que le mécanisme mis en place
ne va pas nous permettre de dire ce que le petit paysan a reçu. Il nous
faudrait pour cela avoir un recensement exhaustif des paysans et de
toutes les exploitations agricoles pour pouvoir suivre ces intrants
jusqu’au paysan, jusqu’au champ. Cela constitue donc un petit bémol.
Guinéenews© : Les
années précédentes, on a assisté à des scandales au sein de ce
département au niveau des campagnes agricoles. Je fais référence à un de
vos prédécesseurs, Jean-Marc Telliano. En son temps, la question de
surfacturation revenait sans cesse. Le problème ressurgit-il par
moments, ou bien avez-vous pu endiguer le phénomène ?
Jacqueline Marthe Sultan :
Je pense que ce phénomène est derrière nous, dans la mesure où, sur le
marché international, nous pouvons vérifier les prix pratiqués au niveau
des intrants, que ce soit les engrais ou les produits phytosanitaires.
Aujourd’hui, pour les produits phytosanitaires, par exemple, qui avaient
fait l’objet de grosses surfacturations à l’époque, nous sommes
vraiment revenus à des prix tout à fait raisonnables du marché.
Guinéenews© : Madame
la ministre, étant aux rênes de ce département, même si quelque part
vous n’êtes pas spécialiste en matière agricole, vous avez certainement
acquis de l’expérience. Récemment, vous étiez dans de grandes
plantations dont celle de l’ancien Premier ministre, Sidya Touré. Si
vous devez faire une projection, quand, selon vous, la Guinée
sera-t-elle autosuffisante et quand sera en mesure d’exporter des
denrées alimentaires ?
Jacqueline Sultan :
Ah ! Vous avez mis beaucoup de choses dans votre question. Vous auriez
dû vous renseigner, je suis totalement paysanne. C’était mon occupation
principale. Je fais du riz. Je fais également l’élevage de bovins. Je
produis du lait. Je viens totalement du monde rural, même si je suis
médecin de profession ; c’était mon activité. C’est vraiment une
paysanne qui a été mise à la tête de ce département, ça c’est une chose.
La deuxième chose, c’est la visite des exploitations, dont vous venez
de parler. Nous partons des plus petites, des groupements féminins, des
jeunes, des femmes et des grands producteurs également que nous
rencontrons. Cela fait partie de l’approche que nous avons, c’est
identique dans tous les pays. Souvent, les grands producteurs tirent les
petits et les petits ont cette image de vouloir devenir grands demain.
Il est important que l’Etat s’intéresse à tous les producteurs du pays
quel qu’ils soient. Maintenant, quand vous demandez à quel moment la
Guinée sera autosuffisante ou n’importera plus, il faut voir les choses à
plusieurs niveaux. Tous les pays du monde sont dépendants plus ou
moins, même ceux qui ont atteint le degré d’autosuffisance alimentaire
sont dépendants d’un ou de deux produits. Les échanges commerciaux dans
le monde sont ainsi faits. C’est ce qu’on aimerait avoir en Guinée,
puisque le riz est notre alimentation de base, et que nous avons des
avantages comparatifs à fermer ce gap des importations…Nous pensons que
c’est possible si certaines conditions sont réunies, à savoir : de gros
investissements dans la maîtrise d’eau, des investissements dans le
désenclavement, il ne s’agit pas simplement de produire, il faut sortir
cette production. Il y a quand même certaines contraintes que l’Etat
devrait lever pour atteindre cet objectif d’autosuffisance. Il ne s’agit
pas simplement d’investir ou d’acheter ou encore de mettre à
disposition des intrants aux paysans, il faudrait pouvoir agir sur tous
les autres maillons de la chaîne de valeur qui sont : la transformation,
le transport, l’accès au marché, les emballages, la qualité, les
normes, et appuyer tous ces maillons de la chaîne de valeur,
professionnaliser les acteurs, structurer le monde paysan. C’est autant
de choses qu’il nous reste à faire. La route, non pas qu’elle soit
longue, est tracée. Nous savons comment y aller, nous n’avons peut-être
pas toujours les moyens.
Lorsque
vous dites que le gouvernement met beaucoup d’argent, c’est vrai, mais
n’oubliez pas que nous n’avons pas encore atteint 10 % des engagements
de Maputo. Le gouvernement a certainement la volonté de mettre 10 % de
son budget dans l’agriculture, ce sont nos engagements. La vision à
l’horizon 2025 peut amener la Guinée sur la voie de l’émergence, cela
pourrait devenir une réalité.
Guinéenews© : Depuis
janvier-février, la Guinée vit une crise sanitaire. Cette situation a
un impact sur les activités à tous les niveaux. On suppose qu’au niveau
de l’agriculture, vous ressentez aussi de plein fouet des impacts.
Jacqueline Marthe Sultan:
Certainement ! La crise d’Ebola va nous toucher, surtout dans la zone
forestière. Cette zone de la forêt représente quand même 30 % de la
production rizicole du pays. A ce niveau-là, nous avons déjà des retours
d’information sur les superficies qui n’ont pas été emblavées en
totalité pour cause d’Ebola. Même l’utilisation de certains produits n’a
pas pu être faite, parce que les populations ont hésité à aller
chercher ces produits dans les chefs-lieux des préfectures. L’usage ou
la tradition dans cette région veut qu’on fasse des groupes d’actions,
d’entraide d’un village à un autre, d’une zone à une autre. Donc, cela
va forcément se faire ressentir sur les productions rizicoles de toute
la zone forestière. Il y aura certainement un besoin d’appui à ces
populations-là. Ensuite, le riz qui devait être produit dans ces
localités va, pour la plupart, soit vers les pays limitrophes, soit vers
les mines de Siguiri ou de la Moyenne Guinée. Donc, il y aura
certainement des réductions de flux de produits approvisionnés. On
essaie de voir comment mettre en place des réactions, des systèmes pour
justement palier cette crise qui se dessine. Elle ne sera pas, on
l’espère, majeure parce que n’ayant pas touché la Haute-Guinée et
l’autre bassin de production qui est la zone côtière, la Basse-Guinée.
Mais on aura certainement un impact sur la zone forestière.
Guinéenews© : Les
années précédentes, chaque membre du gouvernement parrainait une
région, une localité. Ce n’est pas le cas cette année, on n’a pas même
pas constaté les mouvements des membres du gouvernement dans leur
localité d’origine ou les localités qu’ils sont censés parrainer…
Jacqueline Marthe Sultan:
Nous avons essayé d’avoir une autre approche. Au département de
l’agriculture, dès ma prise de fonction, nous avons organisé une
retraite à laquelle nous avons associé, à la fois, toute l’Institution,
mais aussi les autres acteurs que sont les organisations de producteurs
(OP), la CNOPJ… toutes les grandes fédérations y compris aussi notre
partenaire premier qui est la chambre nationale d’agriculture et le
secteur privé. Nous avons réfléchi, nous avons partagé la vision, mais
aussi nous avons essayé de définir les rôles. L’Etat n’est pas
producteur, il accompagne de façon régalienne. Il fallait partager avec
ceux-là qui vont produire, qui vont mettre en œuvre la stratégie ou les
politiques agricoles du gouvernement, qui doivent se traduire par la
production, par quelque chose de disponible pour les populations.
Peut-être qu’au niveau du Gouvernement, ils n’ont pas jugé nécessaire de
réitérer les ministres-parrains. Mais, ce qui est certain, c’est qu’au
ministère, tous les cadres se sont déplacés dans toutes les zones de
production pour rencontrer directement les paysans, s’assurer que
l’appui gouvernemental était reçu par eux afin qu’ils nous donnent leurs
impressions, qu’ils nous jugent. Et nous, également, nous constatons
les contraintes qu’ils rencontrent et voir dans quelle mesure nous
pouvons les lever. C’est ce qui a suscité tous ces déplacements massifs.
Guinéenews© : Vous
évoquiez tout à l’heure l’hévéaculture et la culture de palmiers à
huile. En Guinée, il y a la société guinéenne de palmier à huile
(SOGUIPAH) qui pose des actes concrets dans ce secteur. En votre qualité
de ministre, quel est votre droit de regard sur cet établissement
public ?
Jacqueline Marthe Sultan:
Nous n’avons que deux sociétés d’Etat qui relèvent du Ministre de
l’Agriculture en tant que telle. SOGUIPAH et l’ancienne SIGUICODA, dont
la convention a expiré. Juridiquement, la tutelle de la SOGUIPAH, c’est
le ministère de l’Agriculture. La SOGUIPAH a un conseil d’administration
qui devrait regarder un peu ce qu’elle fait. C’est ce que nous comptons
faire.
Guinéenews© : Quels détails n’avons-nous pas abordés et que vous souhaiteriez partager avec nos lecteurs ?
Jacqueline Marthe Sultan:
Ce que j’aimerais dire à ceux qui vont nous écouter ou lire, c’est que
nous croyons fermement en la capacité de la Guinée à être une puissance
agricole. Certes les mines sont là, mais les grandes ressources de la
Guinée, ce sont ses terres, ce sont ses multiples cours d’eau qui
prennent naissance chez nous. Nous avons la terre, l’eau, nous avons les
hommes. Nous croyons fermement en la capacité de la Guinée à reprendre
sa place au sein de la CEDEAO, mais aussi au sein du continent et jouer
sa partition en tant que pays agricole par excellence. Vous avez parlé
tout à l’heure de l’ananas et de la mangue.
Guinéenews© : La relance de la filière mangue-ananas…
Jacqueline Sultan:
Nous sommes totalement engagés dans la relance de ces deux filières, de
la même manière que nous sommes engagés dans la production rizicole.
Ainsi, nous avons quelques cultures de rente ou des cultures
d’exportation et industrielles que nous allons fortement appuyer. Ce
sont notamment : le palmier, l’hévéa, l’anacarde, la mangue, l’ananas et
d’autres cultures qui sont des cultures de niche. Comme par exemple le
karité, le café, qui restera pour nous un peu une culture de niche.
Comme le café Ziama qui nous servirait de vitrine. Le cacao, ce n’est
pas aussi sûr. Tous ces efforts conjugués pourraient permettre à la
Guinée de jouer pleinement sa partition agricole.
Guinéenews© : Merci Madame la ministre de nous avoir consacré une partie de votre temps.
Jacqueline Sultan : Merci bien.
Interview réalisée par Serge Lamah, à Conakry pour Guineenews.org
Le président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka.
ABIDJAN
(Xinhua) -- L'épidémie de la maladie à virus Ebola en Afrique de
l'Ouest va entraîner "une baisse de l'ordre de 1% à 1,5% du PIB" dans
les pays de la sous-région, a estimé mardi à Abidjan le président de la
Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka.
Lors d'une cérémonie de signature de don avec l'OMS, Donald Kaberuka a indiqué que le virus Ebola est non seulement une " menace pour les vies et les services de santé" mais également une "menace économique" pour les pays touchés en Afrique de l'Ouest.
"Dans nos premières estimations, une baisse de 1% à 1,5% n'est pas impossible", a-t-il souligné.
Pour M. Kaberuka, dans ces pays, notamment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, qui "commençaient à se remettre des crises" militaro-politiques, l'épidémie d'Ebola "met en péril les activités agricoles", ce qui pourrait conduire à "une crise alimentaire".
En outre, a-t-il ajouté, "à long terme, la fermeture des frontières va induire un coût sur les échanges commerciaux entre les pays".
"Mon inquiétude, c'est que les fermetures des frontières un peu partout en Afrique sera préjudiciable à l'économie ; à long terme, cela va toucher l'économie africaine", a déploré Donald Kaberuka non sans appeler à "éviter la psychose qui conduit aux mesures préjudiciables". Le président de la BAD s'est dit "préoccupé" par cette "nouvelle stigmatisation", avec pour conséquence une possible fuite des investisseurs, "au moment où le continent commence à décoller".
L'Afrique de l'Ouest a enregistré un taux de croissance de près de 7% en 2013, selon la BAD.
L'épidémie d'Ebola a fait plus de 1.400 morts au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon l'OMS.
Plusieurs pays ouest-africains ont décidé la fermeture de leurs frontières avec les pays touchés et la suspension des vols en provenance ou en partance pour ces pays, suivis par bien d'autres en Afrique australe et du Sud.
Lors d'une cérémonie de signature de don avec l'OMS, Donald Kaberuka a indiqué que le virus Ebola est non seulement une " menace pour les vies et les services de santé" mais également une "menace économique" pour les pays touchés en Afrique de l'Ouest.
"Dans nos premières estimations, une baisse de 1% à 1,5% n'est pas impossible", a-t-il souligné.
Pour M. Kaberuka, dans ces pays, notamment la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, qui "commençaient à se remettre des crises" militaro-politiques, l'épidémie d'Ebola "met en péril les activités agricoles", ce qui pourrait conduire à "une crise alimentaire".
En outre, a-t-il ajouté, "à long terme, la fermeture des frontières va induire un coût sur les échanges commerciaux entre les pays".
"Mon inquiétude, c'est que les fermetures des frontières un peu partout en Afrique sera préjudiciable à l'économie ; à long terme, cela va toucher l'économie africaine", a déploré Donald Kaberuka non sans appeler à "éviter la psychose qui conduit aux mesures préjudiciables". Le président de la BAD s'est dit "préoccupé" par cette "nouvelle stigmatisation", avec pour conséquence une possible fuite des investisseurs, "au moment où le continent commence à décoller".
L'Afrique de l'Ouest a enregistré un taux de croissance de près de 7% en 2013, selon la BAD.
L'épidémie d'Ebola a fait plus de 1.400 morts au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, selon l'OMS.
Plusieurs pays ouest-africains ont décidé la fermeture de leurs frontières avec les pays touchés et la suspension des vols en provenance ou en partance pour ces pays, suivis par bien d'autres en Afrique australe et du Sud.
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