‘’Revue des crises maliennes, pistes de solution à la crise’’, tel était le thème de l’émission « questions d’actualités » sur l’Office de radiotélévision et diffusion du Mali (Ortm) le dimanche 03 août 2014. L’émission était présentée par Niaza Coulibaly qui recevait sur le plateau, Doulaye Konaté, Professeur de l’Association des historiens Africains, Issa N’Diaye, Professeur à l’Université de Bamako, le Mauritanien Hamedoun Ould Abdallah, ancien représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et Joseph Bruno Jailly, économiste, chercheur. Au cours de ce débat, les mots des orfèvres se sont marchés dessus quant à la prise en compte de l’avis des populations à la base aux processus de dialogue inter-malien.
En marge du Forum des experts sur la crise du nord tenue le mois dernier à Bamako, la télévision nationale a organisé un débat télévisé pour permettre aux orfèvres de dégager des pistes de réflexion pour une sortie de crise rapide au Mali.
Ainsi, quatre experts étaient autour de la table pour analyser les différentes crises qui se sont succédé et d’en faire des propositions pour le dialogue inter-malien. Au moment de l’enregistrement du débat, le gouvernement et les groupes armés étaient à Alger pour l’adoption d’une feuille de route en vue d’un accord de paix définitif.
Et les débateurs ne l’ont pas occulté. Il ressort de cette feuille de route que le dialogue proprement dit commencera le 17 de ce mois et doit aboutir à un accord de paix définitif dans 100 jours. D’ailleurs cette feuille de route fera l’objet d’une brève explication aujourd’hui au gouvernorat du district de Bamako par le représentant du président IBK, Modibo Keïta.
Au cours du débat télévisé, le Pr Doulaye Konaté a dénoncé le changement perpétuel dans le fonctionnement de l’administration. « Pour qu’on puisse changer le secrétaire général d’un ministère, il faut des raisons valables car il constitue la mémoire du ministère. Il faut un espace de stratégie. Il faut une vision, des objectifs dans un pays », a-t-il dit. Avant d’ajouter que la solution à la crise est d’abord malienne.
A cet effet, il a fait savoir qu’il est important de prendre les choses en main et de prendre en compte les points de vue des communautés à la base lors du dialogue inter-malien. A l’en croire, les pourparlers inter malien à Alger ayant abouti à la signature d’une feuille de route est un signe d’espoir. Le Pr Issa N’Diaye, lui aussi, a indiqué qu’il est capital d’impliquer les populations à la base aux prochaines négociations. La gouvernance a failli et il faut repenser le système, a-t-il dit.
A l’en croire, le Mali est un et indivisible mais Kidal est une exception institutionnelle. Selon le Pr Issa N’Diaye, certaines régions contribuent beaucoup dans l’économie du pays mais ne trouvent rien en retour. Il donnera comme exemple : Kayes.
Comme proposition de sorti de crise, il s’est dit favorable à la tenue d’une assise souveraine nationale comme l’avait dit depuis belle lurette le président du Parena, Tiébilé Dramé lors d’une conférence débat au Cicb. « Je suis partisan pour des assises souveraines nationale mais si le gouvernement cède aux pressions internationale, il répondra devant l’histoire et devant le peuple malien », a conclu le Pr Issa N’Diaye. L’économiste-chercheur, Joseph Bruno Jailly a mis l’accent sur la nécessité de faire participer ou de consulter la population pour l’organisation politique, sécuritaire (dialogue inter-malien).
Selon lui, il faut une vision pour l’avenir du nord du Mali. Mais pourtant, l’ancien représentant du secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Hamedoun Ould Abdallah n’était pas du même avis que les autres débateurs quant à la prise en compte de l’avis des populations aux dialogues car selon lui un gouvernement élu signe un accord au nom de la population.
Et si le gouvernement est sage, il doit informer la population sur l’accord signé. Par exemple, la France n’a pas associé sa population à la signature de l’accord d’Evian avec l’Algérie, a-t-il précisé. Pour lui, il y’a des problèmes que le Mali seul ne pourra pas résoudre, par exemple le trafic de Drogue.
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