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L’annonce
a été faite le mardi 26 août dernier. Plusieurs membres de la
communauté arabe notamment viennent de mettre sur pied un nouveau groupe
politico-militaire dénommé » mouvement populaire pour le salut de
l’Azawad » (MPSA). Aussitôt créé, ses leaders ont dévoilé leur
motivation. Ils comptent ainsi mettre tout en œuvre pour une
participation à la seconde phase des pourparlers d’Alger prévue le 1er
septembre prochain. Dans le communiqué rendu public à cet effet, ils
réclament également l’indépendance des régions septentrionales du Mali.
Et menacent de recourir aux armes au cas où ils n’obtiendraient pas gain
de cause par rapport à ces deux revendications.
Décidément, la prochaine phase des pourparlers d’Alger semble être
l’objet de plusieurs convoitises. Ainsi, depuis l’annonce du report de
la date du démarrage de ces discussions pour le 1 septembre prochain,
l’on assiste à une multiplication des groupes armés. Et, bien
évidemment, ils réclament tous une place dans ces pourparlers au risque
de faire parler les armes. Il convient de préciser que ce qui motiverait
la création de ces groupes c’est notamment la fragilité des autorités
maliennes qui semblent vouloir accéder à toutes les revendications
formulées par ces mouvements, y compris les plus farfelues
. Pour le gouvernement, la seule ligne rouge qui vaille c’est la
non-remise en cause de l’intégrité territoriale ainsi que le caractère
républicain et laïc de l’Etat. C’est ainsi que ce dernier a notamment
procédé à la libération des terroristes identifiés pour avoir commis de
nombreuses atrocités au nord du pays lors de l’occupation narcojihadiste
en 2012. C’est notamment le cas de l’ex-chef de la police islamique de
Gao, Yoro Ould Daha et le juge islamique de Tombouctou, Ag Alfousseyni
Houka Houka. Ces deux hommes ont ordonné des arrestations suivies de
tortures de toutes sortes, des amputations de membres, des lapidations,
des lynchages, des exécutions à la hache et au coupe-coupe.
S’agissant du nouveau groupe le » mouvement populaire pour le salut
de l’Azawad » (MPSA) qui a été créé, son secrétaire général se nomme
Boubacar Sadek Ould Taleb. Il est membre fondateur du mouvement arabe de
l’Azawad (MAA). Il avait récemment claqué la porte de celui-ci pour
protester contre la nomination à sa tête de Hanni Ould Sidi Mohamed, qui
n’est autre que le jeune frère de l’actuel ministre de la
réconciliation nationale, Boubacar Sadek Ould Taleb avait ainsi contesté
le rapprochement du mouvement avec les autorités maliennes. Une
situation qui avait notamment conduit le mouvement à se scinder en deux
dont une partie a rejoint les indépendantistes du MNLA tandis que
l’autre affirme son attachement à l’unité et à l’intégrité du Mali. Pour
sa part, même s’il réclame l’indépendance des régions du septentrion
malien, le MPSA n’a pas pour autant rallié le MNLA. Il dit faire
cavalier seul pour parvenir à cette fin. Par ailleurs, le MPSA entend
également participer à la seconde phase des pourparlers d’Alger. Au cas
où ses deux revendications ne sont pas satisfaites, le mouvement
n’exclut pas de recourir aux armes.
Il convient de rappeler que Boubacar Sadek Ould Taleb était
également l’un des créateurs, en avril 2013, de la » Convergence des
mouvements et associations arabes pour l’unité et le développement de
l’Azawad ». Il semble donc clair et sans équivoque que c’est un individu
qui ne fait que passer d’un mouvement à l’autre en fonction de ses
intérêts du moment. Chose qui peut fragiliser voire décrédibiliser ses
prises de position. Il faut aussi noter que même si le MPSA parle au nom
de toutes les communautés du septentrion malien, dans son bureau
politique composé environ de 12 membres, on dénombre une majorité
d’Arabes et environ 3 Touaregs. Mais, visiblement, cela est devenu une
habitude que chaque groupuscule qui vient de se former revendique sa
représentativité dans le nord du pays. Le hic, dans tout cela, c’est
qu’au-delà des revendications habituelles, tous voudraient participer à
la prochaine phase des pourparlers d’Alger. C’est dire l’enjeu que ces
discussions peuvent constituer. Mais, au regard de la situation, un
nouveau report n’est peut-être pas à exclure.
Massiré DIOP
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