Des hauts responsables militaires français et américains ont conclu la semaine dernière deux visites distinctes en Mauritanie, qui ont mis l'accent sur le renforcement de la collaboration antiterroriste.
Le chef d'état-major de l'US Africa Command(AFRICOM), le major général Michael Kingsley, a rencontré le mercredi 25 juin le ministre mauritanien de la Défense Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi et le chef d'état-major de l'armée mauritanienne, le général Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed.
Ces hauts responsables militaires ont parlé des relations qui lient la Mauritanieet les Etats-Unis, et ont passé en revue les moyens de renforcer la coopération, a fait savoir l'agence ANI mercredi.
Mercredi toujours, les Etats-Unis ont fait don à la Mauritanie de deux appareils militaires d'une valeur de 21 millions de dollars (15 millions d'euros). Ces Cessna C-208B sont équipés de caméras de reconnaissance avancée pour participer à la surveillance maritime et aux opérations anti-trafic, selon un communiqué conjoint publié à l'issue de la cérémonie de remise.
"Le partenariat entre les gouvernements mauritanien et américain est fondé sur les valeurs mutuelles de paix, de sécurité et de respect mutuel", explique ce communiqué. "La remise de ces appareils est un signe supplémentaire des liens d'amitié et de coopération renforcés qui unissent ces deux peuples."
Lors de la cérémonie de remise, les responsables mauritaniens et américains se sont félicités du haut niveau de coopération militaire entre leurs pays, en particulier dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Les efforts de collaboration entre les deux partenaires ont également comporté les manœuvres militaires conjointes baptisées Flintlock.
Cet exercice, organisé en février dernier, a impliqué quelque mille soldats américains aux côtés de la Mauritanie et des autres pays du Sahel, en plus de pays européens et arabes.
Ces manœuvres de deux semaines, consacrées à la lutte de l'Afrique contre le terrorisme et les trafics, prévoyaient des opérations aériennes et terrestres.
Organisés chaque année dans les pays de la région sahélienne, ces exercices sont planifiés par les Opérations spéciales américaines pour développer les capacités et la collaboration entre les forces de sécurité africaines en vue de protéger les populations civiles.
Ces récentes rencontres, explique le chercheur Omam Ould Abdellah, s'inscrivent dans le cadre du renforcement de la coopération américano-sahélienne dans la lutte contre le terrorisme et du renforcement des capacités militaires de la région pour répondre aux mouvements des groupes extrémistes, dont l'influence ne cesse de croître dans la région du Sahel et dans d'autres pays.
Dans le cadre de cette coopération sécuritaire entre les Etats-Unis et la région sahélo-saharienne, les Etats-Unis participent également à la formation des soldats libyens.
"Ces initiatives militaires de la part des dirigeants occidentaux sont dictées par les nouveaux développements sécuritaires, notamment la menace que représenteBoko Haram au Nigeria et la nature des méthodes atroces que ses membres utilisent contre des citoyens innocents", a expliqué le politologue Abderrahmane Ould Bouh.
"Ce type de terrorisme était encore inconnu dans l'histoire moderne, et nous craignons qu'al-Qaida ne l'adopte au Sahel", ajoute-t-il.
Comme il l'explique à Magharebia, "c'est la raison pour laquelle je pense qu'il est nécessaire de renforcer la coopération et de prendre des mesures préemptives pour éviter un désastre."
Par Jemal Oumar à Nouakchott
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